Laser Disc Ridicule
Laser Disc Ridicule
Ridicule est un film français de Patrice Leconte sorti en 1996.
Lors de la 22e cérémonie des César, le film reçoit quatre César, dont celui du meilleur film et du meilleur réalisateur. Il fut également nommé à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère.
Synopsis
« Dans ce monde (c'est-à-dire à la cour), un vice n'est rien mais un ridicule tue. »
En 1780, Grégoire Ponceludon de Malavoy (Charles Berling), jeune aristocrate provincial désargenté et candide, arrive à la Cour de Versailles pour demander au roi Louis XVI les moyens d'assécher les marais de la Dombes, sources d'épidémies qui déciment les familles de ses paysans.
Il comprend rapidement que pour obtenir une audience, il doit d'abord mener une vie mondaine qui lui permettrait de se faire remarquer. Il participe à cette vie de cour où l'honneur et les mots d'esprit (souvent moqueurs et parfois méchants) sont le centre d'une effervescence raffinée et décadente.
Grégoire aura l'occasion de faire de l'esprit avec une vivacité sans égale. La plupart des gentilshommes de province, comme lui soucieux de leurs terres, subissent, à la veille de la Révolution française, la lourdeur bureaucratique de l'État royal. Mais, en dépit des embuches, il parvient à se frayer un chemin au sein de la Cour.
Le marquis de Bellegarde (Jean Rochefort) lui prête main-forte, en lui donnant le gîte et en l'introduisant à la Cour, où Grégoire fait montre d'un talent que redoutent les courtisans déjà installés.
Des intrigues se nouent entre Grégoire, l'abbé de Villecourt (Bernard Giraudeau), courtisan venimeux et redoutable, sa maîtresse, Mme de Blayac (Fanny Ardant) (qui deviendra aussi la maîtresse de Grégoire), et Mathilde de Bellegarde, fille du marquis (Judith Godrèche).
Grégoire est confronté à de nombreuses intrigues avant de pouvoir enfin croiser le roi, lors d'une rencontre arrangée par Mme de Blayac dans les jardins du château de Versailles.
Invité à une démonstration de tir d'un nouveau canon, Grégoire, qui vise une charge d'ingénieur, propose une amélioration de la pièce. Cela vexe un officier d'artillerie qui l'insulte. Pour ne pas perdre la face, Grégoire est obligé de provoquer l'officier en duel et le tue. Aux yeux de tous, Mathilde de Bellegarde, qui assiste au duel, se jette alors dans les bras de Grégoire. C'est au tour de Madame de Blayac de perdre la face car toute la Cour sait que son jeune amant l'a abandonnée et se réjouit de sa déchéance.
Mais Grégoire échoue dans son projet, car le roi ne peut recevoir « pour le moment » un homme qui a tué l'un de ses officiers.
Grégoire, invité à une réception où, à la suite d'un complot de Mme de Blayac, on le fait tomber au cours d'une danse de manière à le ridiculiser — le ridicule est une tare impardonnable dans ce milieu —, quitte Versailles avec Mathilde après avoir prononcé une diatribe saignante dans laquelle il dénonce l'absurdité et le « ridicule » du combat des courtisans, pendant que le peuple croupit dans la misère la plus sombre.
Quelques années plus tard, en 1794, alors que la révolution a contraint nombre de nobles à l'exil, le marquis de Bellegarde, réfugié en Grande-Bretagne, semble nostalgique de cette période, et le décor final montre parfaitement son état d'esprit (un ciel anglais recouvert de nuages, un paysage mélancolique...).
Toujours fidèle à sa volonté d'assainir les terres de Dombes, le citoyen Grégoire Ponceludon (il a renoncé à la particule) obtient du gouvernement révolutionnaire, en sa récente qualité d'ingénieur hydrographe du génie civil, de réaliser cette importante entreprise aux côtés de Mathilde, devenue son épouse.
Fiche technique
Titre : Ridicule
Accroche : « Il n'épargne personne… »
Réalisation : Patrice Leconte
Scénario : Rémi Waterhouse avec la collaboration de Michel Fessler et Éric Vicaut
Musique : Antoine Duhamel
Photographie : Thierry Arbogast
Décors : Ivan Maussion
Costumes : Christian Gasc
Montage : Joëlle Hache
Son : Dominique Hennequin
Production : Gilles Legrand, Philippe Carcassonne et Frédéric Brillion
Sociétés de production : Cinéa, Épithète Films et France 3 Cinéma, avec la participation de Studiocanal, Polygram Audiovisuel, Sofica Investimage 4 et CNC
Pays de production : Drapeau de la France France
Langue originale : français
Format : 35 mm - Couleur
Genre : comédie dramatique
Durée : 102 minutes
Date de sortie : 9 mai 1996
Distribution
Charles Berling : le baron Grégoire Ponceludon de Malavoy
Jean Rochefort : le marquis de Bellegarde
Fanny Ardant : la comtesse de Blayac
Judith Godrèche : Mathilde de Bellegarde
Bernard Giraudeau : l'abbé de Villecourt
Bruno Zanardi : Paul, le fils de Charlotte
Bernard Dhéran : le comte de Montalieri
Albert Delpy : le baron de Guéret
Carlo Brandt : le chevalier de Milletail
Urbain Cancelier : Louis XVI
Jacques Mathou : l'abbé de l'Épée
Jacques Roman : Chevernoy
Maurice Chevit : le notaire
Philippe du Janerand : Monsieur Chérin, le généalogiste
Philippe Magnan : le baron de Malenval
José Fumanal : le colonel de Chevernoy
Lucien Pascal : le comte de Blayac
Marie Pillet : Charlotte, la gouvernante
Laurent Valo : Simon, l'élève sourd
Fabrice Eberhard : le chevalier de Saint-Tronchain
Antonin Lebas-Joly : Léonard
Mirabelle Kirkland : Marie-Antoinette
Production
Tournage
Les scènes d'extérieur de la résidence du marquis de Bellegarde ont été tournées au château de Villiers-le-Bâcle, propriété de l'humoriste Yves Lecoq.
Lieux de tournage :
Château de Neuville (Yvelines)
Château de Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne)1
Jardins du Château de Versailles (Yvelines)
Distinctions
Ouverture du Festival de Cannes 1996
Récompenses
Critics' Choice Movie Awards 1997 : meilleur film en langue étrangère
César 1997 :
Meilleur film
Meilleur réalisateur pour Patrice Leconte
Meilleurs décors pour Ivan Maussion
Meilleurs costumes pour Christian Gasc
Lumières 1997 :
Meilleur film
Meilleure actrice pour Fanny Ardant
Meilleur acteur pour Charles Berling
David di Donatello 1997 (it) : meilleur film étranger
BAFTA 1997 : meilleur film en langue étrangère
London Film Critics Circle Awards 1997 (en) : meilleur film en langue étrangère