Passer aux informations produits
1 de 5

My Référence

Lithographie Train De Lucien Joveneaux Huelgoat

Lithographie Train De Lucien Joveneaux Huelgoat

Prix habituel €35,00 EUR
Prix habituel Prix soldé €35,00 EUR
Vente Épuisé
Taxes incluses. Frais d'expédition calculés à l'étape de paiement.

Caractéristiques : 

 Lithographie Train Charbon Vapeur De Lucien Joveneaux Bretagne Huelgoat 1963

 Impression sur papier épais

Dimension :

Hauteur :

26.5 cm

Largeur :

31.3 cm

Contenance :

Non Applicable

Poids :

13 g

État :

En Bon Etat D'Usage,  Voir Photos

Code Barre :

2401240011

Info Internet :

Lucien JOVENEAUX, peintre né à Lille en 1927 et mort en 1996 à Saint-Sébastien sur Loire (Loire Atlantique). Fils de cheminot, il apprend le métier de peintre décorateur à l’âge de quinze ans. Ouvrier peintre, il enseigne la peinture et le dessin au centre d’apprentissage du Nord puis se spécialise dans la peinture industrielle. La SNCF remarque son talent et lui commande plusieurs affiches dont celle du TGV Atlantique. Il s’installe en Bretagne à compter de 1982.

 Huelgoat (nom officiel) ou Le Huelgoat (nom usuel) (prononcé [(lə) yɛlgwat]), en breton : An Uhelgoad, est une commune française dans le département du Finistère, en région Bretagne, en plein cœur de l'Argoat. Huelgoat est un ancien chef-lieu de canton, et est aussi membre de Monts d'Arrée Communauté1 ainsi que du parc naturel régional d'Armorique.

En 2019, la commune a obtenu le label « Communes du patrimoine rural de Bretagne » pour la richesse de son patrimoine architectural et paysager2.

Géographie
Situation
La commune de Huelgoat est située en Argoat, dans la région naturelle des Monts-d'Arrée. Sur le plan historique, elle appartient à la Cornouaille. Le bourg de Huelgoat se trouve à vol d'oiseau à 16 km au nord-ouest de Carhaix-Plouguer, à 25 km au sud de Morlaix, à 48 km au nord de Quimper, à 55 km à l'est de Brest et à 156 km à l'ouest de Rennes.

Communes limitrophes d’Huelgoat
La Feuillée Berrien
Brennilis Huelgoat Locmaria-Berrien
Plouyé
Relief et paysage
Le bourg de Huelgoat est située à une altitude de 175 mètres, au fond la vallée de la Rivière d'Argent, un affluent de l'Aulne qui prend sa source dans les Monts d'Arrée tout proches.

voir la légende ci-après
Carte topographique de la commune de Huelgoat.
Cadre géologique

Carte géologique du Massif armoricain.
Articles connexes : géologie du Massif armoricain et glossaire de géologie.
Le massif granitique de Huelgoat est situé au nord-ouest du bassin de Châteaulin-Carhaix qui correspond à la terminaison occidentale du synclinorium médian armoricain. Au niveau de la bordure de ce synclinorium, la région d'Huelgoat forme, au sein d'un anticlinal, un affleurement granitique dû à l'érosion des anciens terrains sédimentaires qui le recouvraient. Géologiquement, le granite à cordiérite caractéristique de la région du Huelgoat3 est une roche plutonique : sa mise en place suggère une montée diapirique unique (à la manière d'une montgolfière) datant de l'orogénèse hercynienne de trois unités granitiques qui se sont différenciées en profondeur, d'où la formation de trois unités concentriques : granite du Cloître (granite gris-bleuté à grain moyen, caractérisé par la présence de feldspaths porphyroïdes disséminés et de cordiérite bleu-violet sporadiqueNote 1), granite de Huelgoat s.s. (monzogranite porphyroïdeNote 2 à biotite et cordiériteNote 3), granite de La Feuillée (monzogranite grossier, à biotite, passant vers l'est au niveau de Berrien à un granite à deux micasNote 4). Ces unités sont recoupées par des filons de leucogranites. Le magma est remonté jusqu'à trois ou quatre kilomètres de profondeur où il s'est refroidi à travers les couches (roches sédimentaires) dévoniennes qui ont cristallisé dans le cadre d'un métamorphisme de contact4,Note 5 (schistes à cristaux d'andalousite) entraînant des minéralisations post-magmatiques de sulfures d'argent, de plomb et d'autres métaux, d'où les exploitations minières des siècles passés5.

La région du Huelgoat est pour cette raison un véritable « musée minéralogique » : deux minéraux, la plumbogummite (en) et la laumontite ont été découverts pour la première fois au monde au Huelgoat, respectivement en 1779 et 1785 ; de la pyromorphite est signalée pour la première fois en Bretagne en 1786 par Gillet de Laumont6 ; les mines du Huelgoat et de Poullaouen étaient aussi dès la fin du xviiie siècle célèbres pour leurs cristaux de cérusite. Au début du xixe siècle, Pierre Bigot de Morogues décrit pour la première fois la cordiérite du Huelgoat, ainsi que le quartz calcédonieux alors dénommé « hornstein conchoïde »7.

Minerai de galène trouvé au Huelgoat.
Minerai de galène trouvé au Huelgoat.

"Musée de l'Amiral" à Penhors : galène trouvée au Huelgoat.
"Musée de l'Amiral" à Penhors : galène trouvée au Huelgoat.
Les couches sédimentaires recouvrant le granite à l'ère secondaire et à l'ère tertiaire ont été érodées, permettant au granite de se rapprocher de la surface puis d'affleurer tout en subissant des pressions moindres, donc en se dilatant, d'où la formation de diaclases permettant à l'eau de s'infiltrer dans ces fissures de la roche. Au Miocène et au Pliocène (ère tertiaire), facilitée par le climat tropical humide qui régnait alors dans la région, l'eau a altéré le granite le long des diaclases provoquant une arénisation alors que le reste du granite restait non attaqué (désagrégation du granite en boule). Au Quaternaire, lors des époques glaciaires froides et humides, des coulées de boue (coulées de solifluxion) ont emporté la majeure partie de l'arène granitique ; seuls les blocs de granite sain sont restés en place, entraînant la formation des chaos granitiques qui font tout le pittoresque de la région5.

« On ne parle pas de Huelgoat sans parler de ses rochers. Ah ! il y en a ! de toutes les tailles, de toutes les formes. Dans la forêt, dans les champs, dans les prés, dans les rivières; sur les hauteurs, dans la vallée; isolés, par tas ! À tous les pas, on les rencontre. (...) La légende dit que ce semis titanesque est l'œuvre de Gargantua. »

— A. Nora, La vie au patronage, Organisation catholique des œuvres de jeunesse8


Le lac d'Huelgoat vu de sa rive nord-ouest ; à l'arrière-plan, la ville d'Huelgoat.
Le chaos rocheux de la vallée du Fao (ou « Rivière d'Argent »), menacé au xixe siècle sous l'action des tailleurs de pierre, a été sauvegardé sous la pression de la population locale, à partir de 1895. « On voit à St.-Guinés une pierre de 18 à 20 pieds de diamètre ; l'eau de pluie, sans cesse agitée par le vent, l'a creusée à 8 pouces de profondeur sur une largeur de 4 pieds : l'eau renfermée dans le bassin guérit toute espèce de maux, les maladies de la peau sur-tout : on la boit, on s'en lave, on voudroit s'y baigner. Le tronc qui l'avoisine, étoit toujours rempli9 ». Le rocher de Saint-Guinec sur la commune du Huelgoat aujourd'hui fut rayé des cartes par les carriers dans les années d'après guerre10. Même la « Roche tremblante » a failli disparaître11 sous l'action des carriers12. Elle tremble vraiment, la grosse pierre de Huelgoat. Cette masse de 137 tonnes située en pleine forêt vacille facilement. Un indice : le point de contact est bas13.


La Roche tremblante d'Huelgoat, Finistère (tor démantelé).
Exploité depuis le xve siècle, c'est surtout dans la seconde moitié du xixe et la première moitié du xxe siècle que se développe l'exploitation du granite14. L’exploitation des rochers granitiques du Huelgoat, pour les travaux du canal de Nantes à Brest, fut la cause, en 1825, d’un sérieux litige entre la municipalité de cette commune et les entrepreneurs chargés de l’ouvrage15.

Dans les années 1930, environ 150 tailleurs de pierre (« piker mein ») travaillaient dans les carrières du Huelgoat, une partie des carriers étant d'origine italienne16. Vers 1970, c'était encore la principale activité économique de la ville. La carrière de Coat-Guinec reste la principale exploitation encore en activité17.

Forêt d'Huelgoat
La forêt d'Huelgoat est une forêt domaniale vaste de 1 147 hectares qui s'est développée pour l'essentiel sur des terrains granitiques entre 80 et 210 mètres d'altitude, en bonne partie sur les versants en pente assez forte de la Rivière d'Argent et de ses affluents. Elle est une des localisations avancées pour la forêt de Brocéliande de la légende arthurienne. Sa composition était traditionnellement formée de chênes (35 %), de hêtres (25 %), de pins sylvestres (40 %)18. Cette forêt a été gravement sinistrée par l'ouragan de 1987 qui a renversé ou cassé 900 000 m3 de bois. Dans la zone touristique de la forêt, 90 % des peuplements ont été détruits. Les sites ont été nettoyés et replantés19.

Article détaillé : Forêts de Bretagne.
Climat
Pour des articles plus généraux, voir Climat de la Bretagne et Climat du Finistère.

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-200020. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Finistère nord, caractérisée par une pluviométrie élevée, des températures douces en hiver (6 °C), fraîches en été et des vents forts21. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Monts d'Arrée », avec des hivers froids, peu de chaleurs et de fortes pluies22.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 11,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 249 mm, avec 16,6 jours de précipitations en janvier et 8,7 jours en juillet20. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Brennilis à 8 km à vol d'oiseau23, est de 10,9 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 552,3 mm24,25. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 202226.

Urbanisme
Typologie
Huelgoat est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'InseeNote 6,27,28,29. La commune est en outre hors attraction des villes30,31.

Occupation des sols
Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Le tableau ci-dessous présente l'occupation des sols de la commune en 2018, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC).

Occupation des sols en 2018
Type d’occupation Pourcentage Superficie
(en hectares)
Tissu urbain discontinu 9,5 % 141
Terres arables hors périmètres d'irrigation 4,9 % 73
Prairies et autres surfaces toujours en herbe 4,7 % 69
Systèmes culturaux et parcellaires complexes 34,2 % 507
Forêts de feuillus 8,0 % 119
Forêts de conifères 20,0 % 296
Forêts mélangées 15,4 % 229
Landes et broussailles 3,3 % 49
Source : Corine Land Cover32
Toponymie
Huelgoat est noté Huelquoet ou Huelcoyt en 1288, Uhelgoit en 1338, Chastel du Helquoit en 1373, Huelgoet en 1391 et Uhelgoet en 1540, avant que la graphie Huelgoat ne devienne définitive33.

Le nom de la commune provient des mots bretons uhel qui signifie haut, et koat, muté en goat, qui signifie forêt. Huelgoat signifie donc « le bois d'en haut ».

Histoire
Un livre raconte l'histoire de la commune34.


Le Huelgoat, Nitsch Georges - Musée de Bretagne
Les origines

L'ancien gué sur la Rivière d'Argent.

Huelgoat : destruction d'un menhir par des carriers pour en exploiter le granite vers 1900 (carte postale ND Photo).

Le plan du camp d'Artus

Porte naturelle du Camp d'Artus (passage étroit entre deux rochers).
Située au cœur de l'Armorique, la commune de Huelgoat ne dispose pas de preuves éclatantes d'une histoire de la plus haute époque. Très peu de recherches et de fouilles archéologiques sont intervenues pour éclairer le passé de la ville, sauf pour le camp d'Artus, fouillé en 1938 par Sir Christopher Wheeler.

Le camp d'Artus
Le « camp d'Artus », oppidum celtique de type murus gallicus35, fut le plus important établissement, vaste de 30 hectares, des Osismes, peuple gaulois. Il était situé à proximité immédiate de voies de communication importantes, créées ou réaménagées à la période romaine (voies gauloises puis romaines Carhaix (Vorgium)-L'Aber-Wrac'h (Tolente) et Carhaix (Vorgium)-Landerneau-Brest (Gesocribate). Le rempart principal est de type murus gallicus tel que l'a décrit Jules César dans De bello gallico, VII, 23. Une première phase d'occupation a concerné un camp exceptionnellement étendu, vaste d'une trentaine d'hectares. Dans un deuxième temps, la surface du camp a été réduite à sa partie nord où le rempart a été surélevé pour atteindre, voire dépasser, 4 mètres de hauteur.

L'ossature du rempart principal est constituée par des poutres entrecroisées rendues solidaires à l'aide de tiges de fer. Ces poutres sont enfouies dans une masse de terre qui est maintenue, côté extérieur, par un mur de pierres dans lequel s'encastrent les poutres transversales, comme l'a décrit Jules César : « Tous les murs gaulois sont à peu près formés de cette façon : des poutres se croisant perpendiculairement sont posées (...) sur toute la longueur du mur. Elles sont séparées par un espace de 2 pieds. Elles sont rendues solidaires entre elles et recouvertes par une masse de terre36 ». Un réseau avancé de défenses complétait la protection du camp : talus, fossés, tours, portes étroites, ponts en bois, etc.

Ce fut probablement le camp principal des Osismes qui s'étaient ligués avec les Vénètes, les Coriosolites, les Namnètes, les Riedones et d'autre peuples gaulois face à l'invasion romaine. Il a pu servir lors de cette invasion entre 56 et 51 av. J.-C. Il est donc nettement antérieur au légendaire roi Arthur dont il porte à tort le nom37.

Le camp d'Artus continua à être occupé aux débuts de l'époque gallo-romaine, ce qui laisse penser que le territoire de Huelgoat fut fréquenté par les légions romaines, puis devint au haut Moyen Âge une place-forte appelée château d'Artus, fortifiée par les comtes du Poher. La cité aurait été entourée alors de murailles33.

De cette époque gauloise on notera le petit et discret Lec'h cannelé i.e. à rainures longitudinales et présentant une cupule au sommet. Il est visible sur le bord du pont du moulin du Chaos (à l'extrémité nord-est au pied de la céramique et de la plaque du sieur de Kervoac).

Le Castel Gibel
Le Castel Gibel (ou Guibel), qui domine le gouffre du Huelgoat, est probablement un ancien oppidum celte, transformé en château féodal au Moyen-Âge et probablement détruit par Bertrand Duguesclin en 1373. Des restes de cette forteresse étaient encore visibles au début du xixe siècle selon le Chevalier de Fréminville. C'est à cet emplacement, dénommé désormais "Le Belvédère", que Victor Ségalen fut trouvé mort en 191938.

Moyen Âge
Au Moyen Âge, Huelgoat fut un carrefour entre an hent-meur (« la grande route », axe Lorient-Roscoff) et an hent ahes (« le chemin d'Ahes ») [Ahès est un nom ancien de Carhaix], axe ouest-est vers le centre de la Bretagne.

Beaucoup plus tard, la partie nord du camp d'Artus fut réutilisée pour la construction d'une motte féodale.

Les Gestes des saints de Redon, rédigés vers 869, rapportent la présence de deux ermites, Gerfred et Fidweten, dans les solitudes boisées de « Silva Wenoc », lieu identifié par les historiens comme étant le village de Coat-Guinec, dans l'actuelle commune du Huelgoat39.

Au cours du Moyen Âge et des siècles qui suivirent, Huelgoat fait partie du territoire des Ducs de Bretagne puis du Royaume de France, partageant les aléas de ces états. Huelgoat fut longtemps un simple hameau de Plouenez (ou Ploumenez, la « paroisse de la montagne ») avant d'être une simple trève de la paroisse de Berrien. Le duc de Bretagne Jean II (1235-1309) fit construire un moulin (le moulin du chaos est construit en 1339 et est possession ducale, puis royale40) et une prison au Huelgoat41.

Huelgoat est depuis longtemps un lieu réputé pour ses foires et marchés. Dès 1250 environ, les ducs de Bretagne transférèrent à cet endroit les droits de foire détenus jusqu'alors par les moines de l'abbaye du Relec, ce qui provoqua l'essor de la localité : « Huelgoat e m'eus guelet e coal, ha goude-se e prad. Breman velan anezhi eur guer vrao a varc'had » (« J'ai vu Huelgoat en forêt, plus tard en prairie, je le vois maintenant devenu une belle ville de marché » (paroles attribuées à Isaac Laquedem (Juif errant) qui serait passé à trois reprises au Huelgoat)).

Le Moulin du chaos existait déjà en 1339, connu alors sous le nom de "Moulin du Duc"42.

L'existence d'un château au Huelgoat au xive siècle est attestée par plusieurs documents : par exemple en 1373 le connétable Bertrand Du Guesclin rend une ordonnance nommant Guillaume de Kermartin gouverneur du dit château43 et autorise l'installation d'une garnison de 20 lances au chasteau de Huelcoît34. Huelgoat a même été un temps siège de sénéchaussée puisque celle-ci est supprimée par le roi Charles IX par des Lettres patentes données à Blois le 29 mars 156444, en même temps que celle de Landeleau au bénéfice de la juridiction de Châteauneuf-du-Faou, des audiences (plaids généraux) se tenant toutefois dans les trois lieux jusqu'en 1790. La cité semble avoir connu un certain déclin aux xvie et xviie siècles.

La forêt du Huelgoat était à l'époque très étendue : dans une ordonnance rendue le 12 mai 1545, le roi François Ier dit que « la coupe en sera faite en cinquante fois différentes »45.

En 1640, une épidémie sévit au Huelgoat ; les officiers de justice ordonnent au sergent de ville « de faire tuer dans les vingt-quatre heures les chiens, pourceaux, et de nettoyer les rues, à peine de 100 livres d'amende »46.

Le xviie siècle et le xviiie siècle

Carte de Cassini (xviiie siècle) de la région d'Huelgoat.
La commune est également connue pour des faits liés à la Révolte des Bonnets rouges en 167547. Dom Michel Le Nobletz (1557-1652), célèbre prédicateur, écrit que Huelgoat est « une citadelle d'enfer ».

Les mines de plomb argentifère

Minerai de galène trouvé au Huelgoat.
Article détaillé : Poullaouen.
Les mines de plomb argentifère d'Huelgoat, Locmaria-Berrien et Poullaouen ont été exploitées probablement dès l'âge du bronze, puis par les Romains48, mais surtout à partir du xve siècle (Roch Le Baillif s'extasie en 1578 dans le Démostérion devant « les richesses minières du Vuelgoat [Huelgoat] que jadis nos Princes firent ménager et ouvrir »)49. L'étang ou lac du Huelgoat, vaste de 15 hectares, fut créé dès le xvie siècle pour servir de retenue d'eau pour les besoins de la mine de Locmaria-Berrien par un Allemand originaire de Saxe, Koenig. La digue a été renforcée entre 1720 et 172450, la compagnie minière devient aussi propriétaire du moulin du chaos.

En 1732 la "Compagnie des mines de Basse-Bretagne" (la concession date de 1728) est créée au Huelgoat par un négociant morlaisien, François-Joseph Guillotou de Kerver51.

Ces mines ont surtout été exploitées entre 1750 et 1867, l'apogée se situant à la fin du xviiie siècle (1791 est l'année du record de production, le nombre des employés est d'environ 800, même si Jacques Cambry, à tort, estime leur nombre à 2 400 personnes52). On estime que durant le dernier tiers du xviiie siècle Poullaouen-Huelgoat produisit près de 20 000 tonnes de plomb et 50 tonnes d'argent. Cela représentait une fortune pour les actionnaires (la valeur des actions fut multipliée par 30 en 60 ans). Les conditions de vie des mineurs étaient extrêmement éprouvantes : l'espérance-vie des mineurs était de 42 ans. « Les hommes travaillaient 8 heures par jour dans la mine, tandis que les femmes étaient affectées au nettoyage du minerai jusqu'à 16 heures par jour ! »53.

Plusieurs puits d'exploitation sont identifiés : le puits inférieur (il descend jusqu'à −153 mètres), le puits supérieur (−276 m), le puits de Poullaba (−288 m), le puits Humbolt (−186 m), le puits de La Haye (−67 m)7.

Révolution française
Claude-René Guezno de Penanster, né le 25 mars 1773 au manoir (ou maison forestière) de la Coudraie54 au Huelgoat, fut un chef chouan dans les Côtes-du-Nord et le Morbihan entre 1794 et 1802, date à laquelle il émigra en Angleterre en compagnie de Georges Cadoudal. Il souleva à nouveau le Morbihan pendant les Cent-Jours.

Huelgoat au xixe siècle
La commune du Huelgoat est créée en 1790, accédant en même temps au statut de chef-lieu de canton, en dépit des protestations de Berrien, et devient siège de paroisse par la loi du 12 septembre 179155, Berrien en devenant une simple succursale avant d'en être totalement détachée en 1801.

Huelgoat et la mine de plomb argentifère décrits en 1834 et 1843
Le Chevalier de Fréminville écrit que « la mine de plomb argentifère du Huelgoët consiste en un filon fort riche qui se dirige du nord au sud dans une gangue de gneiss (...). Le principal minerai consiste en plomb sulfuré ou galène à grandes et à petites facettes ; c'est le minerai de cette dernière variété qui renferme le plus d'argent. (...) Les minéralogistes apprendront en outre avec intérêt que cette mine contient aussi de beaux échantillons de plomb carbonaté, phosphaté, arséniaté et chloraté »56.

Il écrit aussi que « la mine, en pleine exploitation, se trouve à un fort quart de lieue du bourg ; on y arrive par un chemin des plus agréables pratiqué sur le versant du vallon. Ce chemin, bien entretenu, est ombragé de frais bocages et bordé dans toute sa longueur par un ruisseau d'eau vive [en fait un canal] qui va mettre en mouvement les machines nombreuses employées à l'exploitation du minerai »56.


La mine de plomb argentifère à la fin du xixe siècle.

Le canal de la mine.

Huelgoat en 1867 (dessin de Félix Benoist).
Auguste Brizeux a visité les mines en septembre 1834 : « Je suis descendu dans ces voûtes, j'ai entendu au-dessus de moi, à mes côtés, le bruit des marteaux. Après bien des détours, des échelles, des trappes, j'arrivai et je trouvai un pauvre homme accroupi, frappant sans relâche contre cette dure terre pour quelques parcelles d'argent dont il n'emportera rien... Puis c'étaient de petits enfants qui brouettaient sans cesse, dans cette affreuse obscurité. Ah ! Que mon cœur s'est fendu. Oui, j'ai été tenté de maudire57.

A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Huelgoat en 1843 :

« Huelgoat (sous l'invocation de saint Yves), petite ville ; commune formée de l'ancienne trève de Berrien ; aujourd'hui cure de 2e classe, bureau d'enregistrement, chef-lieu de perception. (...) Principaux villages : Coat-Mocun, Guinec, le Fao, Kervao, Kervoal. Maison principale : manoir de la Coudraie. Superficie totale : 1 486 hectares, dont (...) terres labourables 414 ha, prés et pâturages 115 ha, bois 264 ha, vergers et jardins 12 ha, landes et incultes 610 ha (...). Moulins : 3 (Arc'hoat, Vihan, du Huelgoat). (...) Le Huelgoat présente par lui-même peu d'intérêt ; mais les environs sont des plus pittoresques. Le Castel Guibel est une tour isolée et d'un aspect bizarre qui s'élève sur un rocher nu, à mi-distance du Huelgoat à la mine de plomb. (...) Mais ce qu'il y a de plus remarquable en Huelgoat, c'est la mine de plomb argentifère exploitée par le propriétaire, M. Blaque-Belair, concurremment avec celle de Poullaouen ; le minerai contient environ un millième d'argent, et l'on estime à 1 500 kg la quantité de ce dernier métal annuellement obtenue. La position de cette mine est admirable, et des canaux habilement ménagés lui amènent des eaux qui donnent par leur chute une force motrice variant, suivant les saisons de 300 à 350 chevaux. Jadis cette force motrice mettait en jeu des roues hydrauliques échelonnées sur les flancs de la montagne où est la mine ; à leur tour ces roues imprimaient le mouvement à cinquante-neuf pompes en bois. Mais la direction du filon éloignant les travaux des points où agissait la force hydraulique, il avait fallu transmettre celle-ci à plus de 3 500 mètres de distance, à l'aide de pièces de bois ; et outre que la puissance initiale se trouvait réduite de plus de moitié quand elle parvenait aux puisards, l'entretien devenait horriblement coûteux. M. l'ingénieur Juncker a remplacé ces appareils par deux machines à colonne d'eau (...). Ces machines qui élèvent toutes les vingt-quatre heures 2 580 mètres cubes d'eau (...), quantité que les infiltrations jettent journellement dans les puits. (...) L'ensemble de ces vastes et imposants travaux méritent d'attirer à Huelgoat tous les hommes curieux d'admirer les efforts de la science triomphant de la nature. Huelgoat n'est pas le point où se traite le minerai de plomb ; toute l'exploitation est concentrée à Poullaouen. (...) On parle le français dans la ville, et le breton dans le reste de la commune

Afficher tous les détails