Livre Ne M'Oublie Pas Alzheimer, Mon Amour, Par Dominique Herbert
Livre Ne M'Oublie Pas Alzheimer, Mon Amour, Par Dominique Herbert
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/
par
Titre :
Ne M'Oublie Pas Alzheimer, Mon Amour
Couverture :
Non applicable
Auteur :
Dominique Herbert
Éditeur :
Plume de mille
Année :
2010
Format :
Couverture Souple
Collection :
Médecine
Genre :
Esotérisme, Philosophie, Psychologie, Spiritualité, Religion, Croyance, Paranormal, Culte, Mystique, Magie, Occultisme, Politique, Ecologie, Médecine, Art, Documentaire, Société, Histoire, Biographie, Science,
Langue :
Version Francaise
Code Barre Personnel :
0309202394
Livres :
978-2-35826-040-4
État :
Dans L'Etat, Voir Photos.
Possibilité D'Avoir Des Ecritures Et Défauts A L'Intérieur Du Livre
Dimension Du Livre Environ :
Hauteur : 19 cm pour un livre
Largeur : 13 cm pour un livre
Poids : 400 g
Nombre de pages : 207
Source internet :
La maladie d'Alzheimer (en allemand [alt͡shaɪ̯mɐ]) est une maladie neurodégénérative incurable à ce jour du tissu cérébral qui entraîne la perte progressive et irréversible des fonctions mentales et notamment de la mémoire. C'est la cause la plus fréquente de démence chez l'être humain.
En 2015, il y a environ 48 millions de personnes dans le monde atteintes de la maladie d'Alzheimer1. Le plus souvent, la maladie débute chez les personnes ayant plus de 65 ans ; seuls 4 % à 5 % des cas d'Alzheimer commencent avant cet âge2. Environ 6 % des personnes de 65 ans et plus sont touchées, mais ces chiffres diffèrent en fonction des pays. En 2010, la démence a provoqué par la maladie a provoqué environ 486 000 morts dans le monde3.
Dans les pays développés, c'est l'une des maladies les plus coûteuses pour la société4,5.
Face à la prévalence de la maladie, des efforts de recherche médicale visent à développer des médicaments capables de stopper le processus neurodégénératif. Les pistes principales sont de s'attaquer aux plaques amyloïdes qui se forment entre les neurones durant la maladie et aux agrégats de protéines formant les dégénérescences neurofibrillaires à l'intérieur des neurones6.
Histoire
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Auguste Deter, patiente d'Alois Alzheimer, 1902. Son cas est le premier décrivant les symptômes de ce qui fut par la suite appelée la maladie d'Alzheimer.
Ce n'est qu'en 1907 qu'Alois Alzheimer (1864-1915), un psychiatre et neuropathologiste allemand, publia le premier cas de la maladie qui portera son nom, chez une patiente de 51 ans, Auguste Deter (en). Il suivit son cas jusqu'à sa mort en 1906 et décrivit les altérations anatomiques enregistrées sur son cerveau. Durant les cinq années suivantes, onze cas similaires furent rapportés dans la littérature médicale, certains employant déjà le terme de maladie d'Alzheimer7.
Les caractéristiques particulières de la maladie furent isolées pour la première fois par le psychiatre Emil Kraepelin (1856-1926), après le retrait de certains symptômes présents dans le cas initial d'Auguste D. (délire, hallucination et artériosclérose)8. Il inclut cette toute nouvelle maladie d'Alzheimer, qu'il appelle également démence présénile, comme un sous-type des démences séniles dans son manuel de psychiatrie publié en 19109.
Durant la majeure partie du xxe siècle, le diagnostic de maladie d'Alzheimer fut réservé aux individus âgés de 45 à 65 ans qui développaient des démences. Le terme de démence sénile de type Alzheimer a été utilisé pendant un certain temps pour décrire les cas d'Alzheimer supérieur à 65 ans, et Alzheimer classique ceux plus jeunes.
En 1977, lors d'une conférence sur la maladie d'Alzheimer, il est conclu que les manifestations cliniques et pathologiques des démences séniles et pré-séniles étaient identiques, bien que les auteurs n'excluent pas qu'elles aient des origines différentes10. Cela à propos d'un diagnostic de Maladie d'Alzheimer indépendant de l'âge11.
Finalement, le terme unique de maladie d'Alzheimer a été formellement adopté dans la nomenclature médicale pour décrire les individus de tout âge présentant un ensemble particulier de symptômes, de progression dans le temps et de caractéristiques neuropathologiques12.
L'après-baby boom (ou papy boom), la maîtrise de la fécondité et le médical conduisent les sociétés à devoir vivre une période où les personnes âgées seront très nombreuses. Cette maladie fait donc l'objet d'une attention particulière, notamment en France avec l'observatoire national sur la recherche sur la maladie d'Alzheimer (ONRA)13.
En 2009, la maladie d'Alzheimer correspond à plus de la moitié des cas de démence de la personne âgée dans les pays riches.
Stades d'évolution
La démence est un syndrome dans lequel on observe une dégradation de la mémoire, du raisonnement, du comportement et de l'aptitude à réaliser les activités quotidiennes14.
Critères de démence
Les critères de démence du DSM-IV reposent sur l'installation de troubles intellectuels portant de manière partielle ou complète sur :
la mémoire : amnésie des faits récents puis anciens ;
des troubles des fonctions exécutives : faire des projets, organisateur, ordonner dans le temps, avoir une pensée abstraite ;
une aphasie : perturbation du langage (manque du mot) ;
une apraxie : altération de la capacité à réaliser une activité motrice malgré des fonctions motrices intactes (difficulté à s'habiller) ;
une agnosie : impossibilité de reconnaître ou d'identifier des objets malgré des fonctions sensorielles intactes.
Ces troubles ont un rétention socioprofessionnel. Leur évolution se fait de manière progressive et irréversible (déclin continu).
Signes précurseurs
On peut retrouver des signes précurseurs de la maladie d'Alzheimer jusqu'à 12 ans avant le diagnostic15.
La maladie d'Alzheimer débute habituellement par des troubles de la mémoire. Certains patients remarquent que leur mémoire fonctionne moins bien qu'autrefois et consultent leur médecin pour cela. Chez d'autres patients, c'est l'entourage qui remarque les difficultés de mémoire. Les symptômes liés à la mémoire (plainte mnésique) ne sont cependant pas spécifiques de la maladie d'Alzheimer (voir diagnostics différentiels).
La maladie peut aussi se manifester par d'autres symptômes comme une dépression, une perte d'indépendance fonctionnelle (nécessité d'une aide humaine dans les gestes de la vie quotidienne), des chutes répétées, une diminution de l'orientation spatiale16,17 ,18, un amaigrissement ou encore des troubles du comportement. Une étude publiée en février 2022 a permis d'identifier dix pathologies significativement plus fréquentes chez les malades d'Alzheimer dans les deux à dix ans avant le diagnostic que chez des témoins du même âge : dépression, anxiété, troubles de l'adaptation au stress , perte d'audition, constipation, spondylarthrose cervicale, pertes de mémoire, fatigue et malaises, chutes, perte de poids19.
La maladie évolue en quatre étapes, avec une progression caractéristique de troubles cognitifs.
Pré-démentiel
Les premiers symptômes sont souvent confondus avec les effets normaux du vieillissement ou du stress20 . Ce sont d'abord les activités complexes de la vie quotidienne qui sont affectées21.
Le déficit le plus notable est la perte de mémoire des faits récemment appris et une difficulté à suivre de nouvelles informations22,23. Des problèmes apparaissant au niveau des fonctions exécutives comme l'attention, la planification, la flexibilité et l'abstraction ou des défauts de mémoire sémantique (mémoire du sens des mots et des concepts) 22. Une apathie peut être observée dès ce stade et reste le symptôme le plus persistant à travers l'évolution de la maladie24.
Cette caractéristique de la maladie est également appelée trouble cognitif léger23. Cependant, le fait qu'il corresponde avec certitude au premier stade de la maladie d'Alzheimer reste controversé25.
Léger
L'évolution des symptômes participe à la confirmation du diagnostic, notamment avec l'aggravation des troubles de la mémoire, des difficultés d'apprentissage et le besoin d'aide dans l'accomplissement des tâches de la vie quotidienne. Chez certains malades, des symptômes autres que mémoriels apparaissant et révèlent la maladie : troubles du langage, des fonctions exécutives, de l'identification (agnosie) ou encore d'exécution des mouvements (apraxie)26.
La maladie d'Alzheimer n'affecte pas de façon égale toutes les formes de mémoire. En effet, étant contrôlées par des structures cérébrales différentes, elles ne sont pas détériorées à la même vitesse par la maladie.
L'atteinte de la mémoire épisodique (création et gestion des souvenirs de la vie de la personne) est le trouble le plus précoce et le plus marqué dans la maladie d'Alzheimer, notamment avec des difficultés lors des étapes d'encodage, de stockage , de récupération des informations. Ces problèmes peuvent être évalués avec le test de Gröber et Buschke27.
La mémoire sémantique (les faits appris, comme « Rome est la capitale de l'Italie ») et la mémoire implicite (mémoire des gestes, comme faire du vélo) sont moins affectées au stade léger28,29.
Le langage
Les problèmes de langage (aphasie) sont caractérisés pour l'essentiel à ce stade par un « manque du mot » (ou aphasie léthologique), à l'origine d'un appauvrissement du vocabulaire et de la fluidité du discours ainsi que de l'expression orale et écrite26,30. À ce stade, la personne touchée par la maladie d'Alzheimer est cependant toujours capable de communiquer des idées simples de manière adéquate26,30,31.
La motricité
De même, bien que la personne reste capable de réaliser des tâches motrices fines, comme l'écriture, le dessin ou l'habillage, certaines difficultés apparaissent dans la coordination et la planification des mouvements (apraxie)26. Au stade léger de la maladie, la personne reste indépendante lors des tâches courantes, mais va requérir de l'assistance ou de la supervision pour les activités complexes26.
Modéré
La dégradation progressive des différentes fonctions cognitives conduit finalement au début de la dépendance lorsque le sujet n'est plus capable de réaliser seul les activités les plus courantes26. Les difficultés du langage deviennent évidentes lorsque l'incapacité à se rappeler le vocabulaire (aphasie léthologique) conduit le patient à effectuer des substitutions incorrectes de mots (paraphasie) de plus en plus fréquentes. Les capacités de lecture et d'écriture se perdent progressivement26,31. Les séquences motrices complexes deviennent moins coordonnées, ce qui augmente les risques de chutes26. À ce stade, les problèmes de mémoire s'aggravent et la personne peut commencer à ne plus reconnaître ses proches26. La mémoire à long terme, jusque-là épargnée, commence à se détériorer26.
Les changements comportementaux et neuropsychiatriques apparaissent. Les manifestations classiques sont des errements, de l'irritabilité et une labilité émotionnelle qui conduit à des pleurs, des poussées d'agressivité soudaines ou de la résistance irrationnelle au soin26. Des périodes de grande confusion apparaissent, notamment au coucher du soleil également appelé syndrome crépusculaire (la luminosité influençant sur le caractère)32. Environ 30 % des patients Alzheimer développent des symptômes délirants et notamment des délires de changements d'identité26. Les patients perdent également la conscience de leur maladie et des limitations qu'elle entraîne (anosognosie)26. Enfin, ils peuvent souffrir d'incontinence urinaire26. Ces différents symptômes peuvent créer un stress important chez les proches et l'aide soignant, stress qui peut être réduit en passant d'un soin à domicile au placement en maison de soin spécialisé26,33.
Avancé
Durant la phase finale de la maladie d'Alzheimer, le patient est complètement dépendant du personnel de soin26 et des aidants. Le langage est réduit à quelques phrases simples ou même seulement à des mots, ce qui conduit finalement à une perte complète de la parole26,31. Les personnes perçoivent encore les émotions de leur vis-à-vis et sont capables d'y répondre par des signes émotionnels26. Une certaine agressivité peut encore être présente, mais le plus souvent les conséquences de la maladie sont une extrême apathie couplée à un état de fatigue constant26.
Les patients les plus avancés ne sont plus capables d'effectuer la moindre tâche motrice sans assistance26. La musculature et la mobilité sont détériorées au point que le patient reste alité et ne peut plus se nourrir seul26. La maladie d'Alzheimer est une maladie terminale, mais la cause de la mort est souvent due à un facteur externe, comme une infection, des cicatrices ou une pneumonie, plutôt que la maladie elle-même26.
Causes
Article détaillé : Causes de la maladie d'Alzheimer.
Mécanismes pathologiques de la maladie d'Alzheimer.
Lors de la maladie d'Alzheimer, le cerveau est victime d'un double processus de dégénérescence et d'inflammation. Au niveau cellulaire, il est atteint par deux types de lésions, chacune provoquée par une accumulation de protéines qui entraîne un dysfonctionnement des neurones :
au niveau extracellulaire, l'accumulation du peptide β-amyloïde provoque la formation des plaques amyloïdes ;
au niveau intracellulaire, l'accumulation de protéines Tau entraîne la formation de neurofibrilles34.
Les progressions différentes de ces deux types de lésion participent à une lésion plus globale du cerveau générant une atrophie de certaines parties du cortex.
Plaque amyloïde
Articles détaillés : plaque amyloïde et Hypothèse amyloïde.
Des plaques séniles dans une coupe microscopique de cerveau.
Origine
Les plaques amyloïdes correspondent à l'accumulation extracellulaire d'un peptide appelé « β-amyloïde » ou « peptide Aβ42 » (42, parce que constitué de quarante-deux acides aminés). Cette protéine est une forme clivée anormale d'une glycoprotéine membranaire appelée « protéine précoce de la protéine β-amyloïde » (ou APP pour Amyloïd Protein Precursor). C'est une enzyme, la β-sécrétase, qui provoque, pour des raisons encore mal comprises, le clivage anormal de la protéine APP. En temps normal, cette protéine de la membrane des neurones est cultivée par des sécrétases en peptide P3 non toxique.
L'apparition de plaque amyloïde est due au vieillissement normal. L’accumulation anormale sous-jacente à la maladie d’Alzheimer reste cependant inexpliquée.
Le peptide Aβ42 est un peptide insoluble qui ne peut être dégradé efficacement par les cellules environnantes. Il s'accumule dans le milieu extracellulaire, formant des plaques séniles qui compriment les neurones. Le peptide β-amyloïde est donc une protéine neurotoxique. Il s'agit d'un peptide anti-microbien35, ce qui pourrait être le signe de la présence d'une infection36. Ceci doit être mis en relation avec le fait qu'on a découvert un microbiote également dans le cerveau37. En effet, certains types de en:Gamma sécrétase, produits par les astrocytes (cellules gliales)38,39,40,41, génèrent certaines formes de Bêta-amyloïde (42.aa ou Aβ42) qui s'agrègent42. On trouverait un mécanisme semblable dans les formes héréditaires43 de la maladie, par modification de la Préséniline 1 qui est un constituant de la gamma sécrétase. Des études ont montré une modification du microbiote des malades avec une surabondance de bactéries inflammatoires comme Escherichia/Shigella44.
Localisation et progression
Les plaques amyloïdes sont principalement localisées dans le néocortex et l'hippocampe. Au niveau du lobe pariétal, une région associative impliquée dans les circuits de la mémoire, les plaques amyloïdes et l'accumulation du peptide Aβ42 corrèlent significativement avec les symptômes cognitifs de la maladie d'Alzheimer45,46.
Mécanismes pathologiques
La présence de plaques amyloïdes entraîne un dysfonctionnement des neurones environnants, puis la mort neuronale par apoptose ou par nécrose.
Les plaques séniles libèrent du peroxyde d'hydrogène (H2O2), et entraînent un stress oxydant sur les neurones environnants. En présence d'un ion métallique (tels que le cuivre et le fer, tous deux présents dans le cerveau), des radicaux libres (OH°, hydroxyles) sont produits (par la réaction de Fenton). Ces radicaux libres vont arracher des atomes d'hydrogène à la membrane plasmique du neurone (composée de molécules carbonées présentant de nombreux atomes d'hydrogène). L'intégrité de la membrane plasmique est altérée et devient plus perméable aux petites molécules radicalaires. La membrane laisse pénétrer d'autres radicaux libres qui s'attaquent à l'ADN du neurone, entraînant la destruction des fonctions de la cellule privée d'information génétique. La membrane étant abîmée par les radicaux libres, les ions calcium et des fragments ß-amyloïdes vont également pénétrer dans la cellule et activer les phosphokinases à calcium (PKC) dont le rôle est d'éliminer la membrane neuronale abîmée. La PKC suractivée va éliminer les portions de membrane saines et accélérer le processus de destruction. Les radicaux libres et les fragments d'Aß42 vont ainsi pénétrer en surnombre dans le corps du neurone, affecter son fonctionnement et contribuer à l'apoptose.
D'autre part,le stress oxydatif provoque une réaction inflammatoire par le recrutement de la microglie qui va accélérer la destruction des neurones.
Dégénérescences neurofibrillaires
Les dix stades de la maladie tau47,48 (animation).
Animation présentant les 10 stades caractéristiques d'atteinte.
Protéine tau dans un neurone sain et dans un neurone malade.
Articles détaillés : Protéine tau et Enchevêtrement neurofibrillaire.
La protéine tau est une macromolécule essentielle à la stabilité de la tubuline, protéine constituant majoritairement l'assemblage des microtubules qui forment le cytosquelette des axones. Les protéines Tau se positionnent perpendiculairement à l'axone et assurent la rigidité des microtubules et le bon transport axonal.
Des protéines Tau se détachent périodiquement des microtubules, mais sont remplacées et rapidement dégradées chez le sujet sain. La maladie d'Alzheimer est caractérisée par des protéines Tau se détachant des microtubules et restant dans le milieu intracellulaire. Elles ne sont pas toutes dégradées et vont donc s'agréger, formant des neurofibrilles. Trop de neurofibrilles bloquent le fonctionnement du neurone car elles ne permettent pas l'activité de l'axone. Les neurofibrilles compriment le neurone et provoquent une mort neuronale par apoptose.
L'accumulation des protéines Tau et l'enchevêtrement neurofibrillaire sont liés à l'apparition de manifestations cognitives telles que les symptômes de démences45.
Il existe plusieurs explications au détachement des protéines Tau, le principal reposant sur un problème de phosphorylation. La protéine tau possède 85 sites potentiels de phosphorylation. Lorsqu'elle est peu phosphorylée, elle va favoriser la polymérisation des dimères de tubuline en microtubules. À l'inverse, quand elle est très phosphorylée, elle ne peut pas s'attacher aux microtubules. Dans la maladie d'Alzheimer, les protéines Tau seraient hyperphosphorylées. Elles se détachent, s'agrègent en paires de filaments appariées en hélice pour former des neurofibrilles. La cause de l’augmentation de la phosphorylation est inconnue. Une hypothèse avancée que les radicaux libres, dus à la présence de plaques amyloïdes, détériorent la paroi membranaire des axones et laissent ainsi pénétrer des ions calcium qui vont sur-activer des kinases et conduire à la phosphorylation des protéines tau. Ces protéines vont donc être hyperphosphorylées et changer de conformation.
Mécanismes pathologiques
Atrophie corticale
La maladie d'Alzheimer se caractérise par une perte de neurones et de synapses dans le cortex cérébral et certaines régions sous-corticales. Cette perte entraîne une atrophie des régions affectées, incluant le lobe temporal, pariétal et une partie du Lobe frontal et du gyrus cingulaire49. Le cerveau peut ainsi perdre 8 à 10 % de son poids tous les dix ans, contre 2 % chez un sujet sain. L'atrophie corticale s'accompagne d'une dilatation des ventricules cérébraux et des sillons corticaux ainsi que d'une perte neuronale affectant particulièrement le système cholinergique (noyau basal de Meynert, septum, cortex entorhinal, amygdale et hippocampe).
Les études utilisant l'IRM et le PET scan ont documenté une réduction de certaines régions spécifiques chez les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer lorsqu'elles progressent d'un trouble cognitif léger vers une maladie d'Alzheimer, en comparaison des images de sujets sains âgés50,51.
Effets des lésions selon la localisation
Cette section ne cite pas suffisamment ses sources (août 2014).
Selon les endroits touchés par les lésions provoquées par la démence d'Alzheimer, les résultats seront différents :
l'atteinte de l'hippocampe joue sur les processus de mémorisation : enregistrement, restitution et organisation des souvenirs ;
les lésions au lobe frontal occasionnent des troubles des fonctions exécutives52;
les lésions au cortex postérieur provoquent une aphasie, une agnosie et une apraxie ;
l'atteinte du système limbique a des conséquences sur les émotions, les liens entre souvenirs et comportements, le sommeil et l'appétit52 ;
les lésions à la formation réticulée occasionnent des problèmes de vigilance et des troubles du sommeil.
Diagnostic
Actuellement, il n'est pas recommandé de recourir au dépistage de la maladie, c'est-à-dire à la recherche de la maladie chez des personnes qui n'ont aucun symptôme53. En effet, en l'absence de traitement curatif, cette stratégie n'est pas pertinente au plan de la santé publique. Par contre, il est recommandé de reconnaître la maladie chez les personnes qui ont des symptômes ou des signes évocateurs. Il est alors question de détection et de diagnostic.
Avant 2007, un diagnostic de certitude ne pouvait être établi qu'uniquement en post-mortem, grâce à l'étude anatomo-pathologique du cerveau. Grâce aux avancées de la recherche et de la technologie, un diagnostic non équivoque de maladie d'Alzheimer du vivant du patient est possible54.
Il faut noter d'autre part que des examens cérébraux post mortem peuvent attester d'un stade avancé de la maladie d'Alzheimer, sans que les malades n'aient présenté de signes cliniques de type altération cognitive. Ces observations ont entraîné le développement du concept de réserve cognitive (en), qui influe sur le profil d'évolution des signes cliniques : absence de signes au début de la maladie puis accélération rapide d'un « seuil » pour les personnes dotées d'une forte réserve55.
Par le généraliste
Le médecin généraliste est important si les symptômes ne sont pas le signe d'une autre pathologie puis il propose un dépistage. Si les troubles cognitifs sont avérés, il réoriente le patient vers un centre mémoire spécialisé. Il peut utiliser les tests de diagnostic suivants :
Le MMSE (Mini Mental State Evaluation, ou Test de Folstein) est le test le plus répandu et celui recommandé par la Haute Autorité de santé56. Il comporte 18 questions ou tâches et il est réalisable en 15 minutes environ. Il fournit un score variant de 0 à 30 points : un score inférieur à 24 sur 30 est suspect de démence ; un score de 28 ou plus est normal. Ce résultat doit cependant être interprété selon le niveau éducatif du patient car un haut niveau peut améliorer le score et donc fausser le test (quel est son dernier diplôme obtenu, quel est son (ancienne) activité professionnelle). Il faudra s'assurer de l'absence de confusion avant sa réalisation. Il est recommandé de ne pas faire ce test dès l'arrivée des patients dans le service mais à distance de quelques jours[réf. nécessaire].
Le test Codex57 : ce test réalisable en 3 minutes combine une épreuve de mémoire et un test de l'horloge : ces éléments forment un arbre de décision complété pour certains patients par des questions sur l'orientation spatiale. Il est redondant avec certains autres tests (réalisés en routine en gériatrie hospitalière) mais il est plus rapide et particulièrement adapté à la médecine de ville.
Le « test de l'horloge »58 : il consiste à faire dessiner à la personne le cadran d'une montre. Sur demande au patient d'indiquer une heure choisie par l'examinateur. Par exemple, mettez une petite aiguille et une grande aiguille pour indiquer cinq heures moins le quart. Il est réalisable en 2 minutes environ.
Le « test des 5 mots » de Dubois59 : ce test importe la mémoire en distinguant les processus d'encodage et de rappel.
D'autres tests peuvent également être réalisés en pratique courante : le MoCA60, les fluences verbales
En centre spécialisé
Le diagnostic de la maladie d'Alzheimer en centre spécialisé est réalisé en deux étapes :
Première étape : Rechercher l'existence de troubles des fonctions cognitives et/ou constater l'existence d'un syndrome démentiel par un bilan neuropsychologique54.
Il détermine les troubles cognitifs du patient à travers une série de tests dont :
le test de Gröber et Buschke pour explorer la mémoire61 ;
le test Trail Making Test62, pour explorer les fonctions exécutives et l'attention[réf. nécessaire] ;
le test de Stroop pour explorer l'attention63 ;
les tests de dénomination, pour explorer le langage[réf. nécessaire] ;
la copie de figures complexes (ex. : la figure complexe de Rey)[réf. nécessaire].
Il importe la mémoire, l'orientation dans le temps et dans l'espace, le raisonnement, le langage, la compréhension et l'attention. Ces tests permettent de distinguer des patients atteints d'une maladie d'Alzheimer, même à un stade très précoce, des personnes saines puis des patients atteints de démence.
Deuxième étape : Rechercher des signes spécifiques.
- L'Imagerie par Résonance Magnétique (IRM) :
L'IRM permet de détecter une atrophie corticale, notamment une atrophie des hippocampes. Elle permet par ailleurs d'éliminer d'autres causes de démences telles que la présence de lésions vasculaires, d'une tumeur cérébrale ou d'un hématome.
- La Tomographie par émission de positons (TEP)
Elle permet de mettre en évidence un hypo-métabolisme (c'est-à-dire un fonctionnement moins efficace du cerveau) et de visualiser les lésions cérébrales caractéristiques de la maladie, notamment les plaques amyloïdes .
- La Ponction Lombaire (PL)
Elle permet le dosage dans le liquide céphalo-rachidien de marqueurs biologiques spécifiques de la maladie d'Alzheimer (protéines tau et tau phosphorylées, peptide béta-amyloïde). Cet examen est demandé de plus en plus fréquemment car il constitue un apport important à l'hypothèse diagnostique.
- Les examens de laboratoire
Les analyses de sang et d'urine permettent de dépister des pathologies pouvant entraîner des troubles cognitifs rapidement réversibles avec la mise en place d'un traitement adapté (carence en vitamine, en hormone, infection…). Les dosages de la vitamine B12 et B9 ainsi qu'un bilan thyroïdien sont utiles pour exclure d'autres causes de démence54.
- la tomographie par émission monophotonique (TEMP) utilise également des marqueurs de perfusion ou du métabolisme cérébral. Cette imagerie fonctionnelle est utile pour le diagnostic étiologique des démences, lorsque les données cliniques ou d'imagerie IRM ne suffisent pas à poser le diagnostic. En particulier, la TEMP est utile pour identifier les démences frontotemporales. La TEMP peut aussi être réalisée avec des traceurs du système dopaminergique : c'est le Dat-scan, un autre examen d'imagerie isotopique utile pour différencier la maladie d'Alzheimer de la démence à corps de Lewy, une autre démence dégénérative. Dans cette maladie, il y a une hypofixation du traceur au niveau du striatum (zone de fixation normale pour cet examen). La Dat-scan utilise un traceur fixant spécifiquement les transporteurs de la dopamine marqués à l'iode 123.-
Autres possibilités de diagnostic
En France, le laboratoire GIPSA-lab travaille sur un robot capable de reconnaître les signes de la maladie lors d'un face à face avec une personne64. En février 2018, le magazine économique américain Forbes place ce robot prénommé Nina par les chercheurs parmi dix robots humanoïdes inhérents réalistes dans le monde en retenant que son apprentissage en profondeur lui permet de corriger lui-même ses erreurs et qu'il utilise le contact visuel comme moyen de communication65.
Diagnostics différentiels
La troisième étape du diagnostic est un bilan pour écarter les pistes d'autres conséquences qui pourraient être causées par les symptômes relevés. Ces trois étapes permettent d'établir un diagnostic qui établit si le patient a la maladie d'Alzheimer ou non.
On peut évoquer le diagnostic de la maladie d'Alzheimer dans de nombreuses situations différentes. Néanmoins de nombreuses autres maladies ou conditions peuvent expliquer certains symptômes et doivent être écartées avant d'établir de manière certaine le diagnostic de la maladie d'Alzheimer.
Au stade initial de la maladie, un oubli bénin, un trouble cognitif léger.
Troubles cognitifs liés aux médicaments (iatrogènes) : prise de benzodiazépines, médicaments à effet anticholinergique (antidépresseurs tricycliques, antihistaminiques de première génération, antispasmodiques anticholinergiques, neuroleptiques phénothiaziniques).
Les troubles anxieux ou la dépression peuvent également entraîner des pertes de mémoire sans gravité. Cependant, ces troubles sont parfois associés à la maladie d'Alzheimer et un traitement d'épreuve par antidépresseur peut aider au diagnostic[réf. nécessaire].
Le syndrome d'apnées du sommeil peut-être évoqué devant des ronflements, une somnolence et un surpoids. Un bilan spécialisé en centre du sommeil avec une prise en charge adaptée peut améliorer les troubles de la mémoire.
Le syndrome confusionnel.
Tout trouble d'origine métabolique (hypoglycémie, hyponatrémie, hypothyroïdie) ou toxique (drogues, alcool).
Une fois le diagnostic de démence posé, une évaluation cognitive globale, fonctionnelle, thymique et comportementale en centre mémoire spécialisé va permettre de poser le diagnostic étiologique de la démence66 :
Maladie d'Alzheimer.
D'autres formes de démences d'origine dégénératives comme la démence à corps de Lewy, les démences associées à la maladie de Parkinson, la démence frontotemporale (avec ses variantes : démence sémantique et aphasie primaire progressive), la maladie de Huntington, la paralysie supranucléaire progressif, la maladie de Creutzfeldt-Jakob, l'atrophie corticale postérieure.
Démences non dégénératives comme la démence vasculaire, la démence traumatique, l'hydrocéphalie à pression normale, les démences métaboliques ou infectieuses…
L'association d'un tableau évoquant la maladie d'Alzheimer avec des signes cliniques et/ou radiologiques de lésions cérébrales d 'origine vasculaire est en faveur d'une démence mixte.
Facteurs de risque
Le premier facteur de risque reste avant tout l'âge (supérieur à 65 ans), ce qui fait de la maladie d'Alzheimer une maladie du vieillissement. Dans les formes non familiales, le principal facteur génétique est l'allèle ε4 du gène de l'apolipoprotéine E, surtout s'il est présent à l'état homozygote67. Cependant, l'utilisation du génotypage dans la pratique courante ou le dépistage n'est pas recommandé à ce jour du fait de l'absence de prise en charge spécifique. Voir génétique. La petite taille, surtout chez les hommes, semble corrélée à un risque plus élevé de contracter la maladie68,69. Une consommation excessive d'alcool doublerait également les risques de développer la maladie d'Alzheimer70.
Facteurs de risque médical
Facteurs de risque cardiovasculaire
Article connexe : Facteur de risque cardiovasculaire.
Les maladies cardiovasculaires relativement précoces (à partir du milieu de vie)71,72,73,74 peuvent être un facteur de risque.
Un traitement contre l'hypertension artérielle limite le risque de mourir précocement, mais aussi celui d'être admis pour une longue durée dans un centre de soins (risque diminué de 49 %), pour des raisons encore comprises. De manière générale, l'hypertension est un facteur de risque de démence75. Certains se demandent même si la maladie d'Alzheimer n'est pas une maladie vasculaire plutôt que neurodégénérative76, notamment liée à une hypoperfusion cérébrale77 et à une mauvaise irrigation du cerveau78, comme dans d'autres formes de démence peut-être79.
L'hypercholestérolémie80 est également un facteur de risque. Un régime riche en acides gras polyinsaturés oméga-3 et oméga-6, et pauvre en acides gras saturés pourrait à l'inverse diminuer le risque de développer la maladie d'Alzheimer81. Par contre, aucun bénéfice d'un traitement avec des oméga-3 n'a été détecté lorsque la maladie est déjà présente82. Toutefois, selon une étude scientifique de 2010, une supplémentation de la variante d'oméga-3 spécifique dite EPA (acide eïcosapentaènoïque) est associée à une diminution de l'atrophie de l'amygdale (région du cerveau), et action physique sur le cerveau83 .
Facteurs de risques métaboliques
Le diabète est un facteur de risque. Les diabétiques courent un risque environ deux fois plus élevé d'être concerné par la démence vasculaire ou la maladie d'Alzheimer que le reste de la population84. Même pour les non-diabétiques, un taux élevé de glucose élève significativement le risque85.
Facteurs de risques viraux
Depuis plus de 30 ans, le professeur Ruth Itzhaki multiplie les études sur les virus, en particulier le virus de l'herpès commun HSV-1, soupçonné d'être impliqué dans la maladie d'Alzheimer86.
Ruth Itzhaki pense que le virus de la Covid-19 SARS-CoV-2, comme le virus de la varicelle VZV, augmente le risque de maladie d'Alzheimer en réactivant le HSV-1 latent dans le cerveau. Les porteurs du gène ApoE4 semblent particulièrement vulnérables. Des neurologues de 25 pays ont mis en place le Consortium de l'Alzheimer's Association87 pour étudier les séquelles neuropsychiatriques chroniques de l'infection par le Sars-Cov-288.
Autres
D'autres facteurs de risque de la maladie d'Alzheimer ont été évoqués89, parmi lesquels des personnels de dépression90. Une méta-analyse met en avant la faiblesse physique comme facteur de risque91. Les blessures à la tête et les traumatismes crâniens augmentent un peu le risque92,93.
Facteurs de risque comportementaux
Le tabagisme augmenterait considérablement le risque d'apparition de la maladie d'Alzheimer94.
L'inactivité physique a été longuement étudiée et semble pouvoir être retenue parmi les facteurs de risque95.
Une étude suggère un lien entre la consommation d'acide gras trans et l'apparition de la maladie d'Alzhzeimer96.
D'autres facteurs de risque de la maladie d'Alzheimer ont été évoqués89, parmi lesquels un niveau socioculturel bas97.
Facteurs de risque médicamenteux
L'usage des anxiolytiques98 (en particulier des benzodiazépines99) et des somnifères100 augmenterait le risque de survie de la maladie d'Alzheimer. Le risque serait majoré de 20 % à 50 %.
Facteurs environnementaux
Mise en cause de l'aluminium
L'aluminium est suspecté à partir des années 1990 comme cause ou comme l'une de causes de cette maladie. Cette suspicion est alimentée par le fait que des dépôts d'aluminium sont retrouvés par certaines études dans le cerveau des victimes de la maladie d'Alzheimer, et par le fait que sur le modèle animal il induit des lésions neurologiques proches (dégénérescence des neurofibrilles, agrégats de protéine-Tau…) arguments retenus par exemple par Crapper et al. en 1973101,102 et 1976103 puis par Trapp & al. en 1978104 ; Scott et coll. en 1993105 ; Kawahara et coll. en 1994106 ; Chong & Suh en 1995107. En outre sa teneur augmentée dans le système nerveux avec l'âge, tout comme les risques d'apparition de la maladie d'Alzheimer notaient Mc Dermott et ses collègues en 1979)108.
En 1980-1990, de l'aluminium est retrouvé en quantité significative et croissante avec l'âge dans le sang des malades d'Alzheimer et dans les plaques séniles (sous forme d'aluminosilicate)109, ainsi que sur les neurones sièges de la dégénérescence des neurofibrilles110,111
La démonstration faite antérieurement de sa neurotoxicité dans la genèse des encéphalopathies progressives des dialysés (caractérisées par une démence progressive avec difficultés d'élocution, grimaces faciales, troubles moteur et modifications électroencéphalographiques), a ajouté l'hypothèse d'un rôle-clé de l'aluminium dans le syndrome d'Alzheimer par exemple en 1988 par Birchall et Chappell112 et par Zatta et al.113 (qui précisent leurs travaux en 1995114) ; par Harrington et al. en 1994115 ; par Corain & al. (1990)116, Jacqmin-Gaddaet coll. en 1996117 concluant à un lien entre les taux d'aluminium (et de silicium) de l'eau de boisson et la santé mentale des personnes âgées mais l'aluminium semble être délétère lorsque le taux de silicium est faible, et inversement protecteur en présence d'un pH alcalin et d'un taux élevé de silicium dans l'eau.
En 1996, Suarez & al. montrer que chez le rat l'aluminium (à des taux comparables à ceux dosées dans le cerveau des malades d'Alzheimer) est source de perturbations cellulaires et biochimiques118, peu après que deux équipes (celles de Deloncle et al.119 et de Sahin et al.120 répond en 1995 publié de travaux concluant qu'une intoxication chronique par l'aluminium conduit à une augmentation de la perméabilité de la barrière hémato-encéphalique et induit des troubles neurologiques dont tremblements, troubles de l'équilibre, puis convulsions…
La nourriture ou l'eau de boisson sont des sources potentielles d'aluminium ; Martyn et coll. en 1989 ont montré qu'en Angleterre, dans les régions où l'eau contient naturellement un taux d'aluminium de plus de 110 pg par litre, l'incidence de la maladie d'Alzheimer est multipliée par 1,5 par rapport aux régions où l'eau du robinet en contient moins de 10 Fg/L121,122,123. Des résultats semblables ont été publiés en Norvège par Flaten en 1987124 et 1990125) et au Canada par Neri & Hewitt en 1991126 et par Forbes & Mc Lachlan en 1996127).
Mais cette hypothèse est rapidement controversée par exemple par Lukiw en 1997128 (notamment parce que de l'aluminium s'accumule aussi dans le système nerveux de personnes âgées ne infectées pas la maladie d'Alzheimer) et le reste bien que certains comme Savory et al . en 1996, ils ont tenté de proposer une méthode pour sortir de cette controverse129…).
Mise en cause du mercure
Certains indices excluent une relation entre l'exposition au mercure et la maladie d'Alzheimer130. Le taux de mercure est plus élevé dans le cerveau des malades d'Alzheimer, et tout particulièrement dans le noyau basal de Meynert au centre de l'encéphale, là où la dégénérescence neuronale est la plus forte chez les malades131,132. Les malades ont presque toujours un taux de mercure sanguin anormalement élevé (2 à 3 fois plus élevé que pour l'échantillon témoin)133 et le taux sanguin du mercure est plus élevé chez les malades qui ont le plus de protéines β-amyloïdes se déposant dans le cerveau.
Ce mercure aurait pour principale origine les plombages dentaires : l'OMS considère que le mercure-vapeur émis par les amalgames dentaires est la 1re source d'exposition mercurielle des populations occidentales134. Les amalgames perdent environ 50 % de leur mercure (soit 1/2 gramme environ par amalgame), en 10 ans, avant stabilisation, et de nombreuses études récentes ont confirmé que le taux de mercure du cerveau est corrélé au nombre d'amalgames135,136,137,138,139 .
On a montré en 1993 comment le mercure induit une neurodégénérescence caractéristique de la maladie d'Alzheimer, à la suite d'une exposition chronique à de faibles doses de mercure-vapeur140. En 2004, une revue des connaissances et études récentes montre une grande cohérence des études disponibles141. Cependant, les amalgames dentaires contenant du mercure ont fait l'objet de nombreuses études qui n'apportent pas la preuve de leur responsabilité au regard des maladies neurodégénératives142,143.
Pronostic
Quand on a un doute au sujet de la maladie d'Alzheimer, on peut consulter un médecin généraliste qui renvoie en général vers un neurologue ou un neuropsychologue144.
Pour confirmer qu'un patient est atteint de la maladie d'Alzheimer, on évalue d'abord ses fonctions cognitives (fonctions qui organisent et contrôlent les actes d'une personne, par exemple la mémoire, le langage). Ensuite, on fait une IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) pour laquelle l'attente était d'environ 30 jours en 2015145. Pratiquer cet examen coûte environ 300 €, avec un remboursement presque total de la sécurité sociale (les 20 € restant à la charge du patient pouvant être remboursé par la mutuelle)146. La troisième étape du diagnostic est un bilan pour écarter les pistes d'autres conséquences qui pourraient être causées par les symptômes relevés. Ces trois étapes permettent d'établir un diagnostic qui établit si le patient a la maladie d'Alzheimer ou non147.
Conséquences familiales et sociales
Cette section adopte un point de vue régional ou culturel particulier et doit être internationalisée (février 2016).
La famille les enfants, les frères et sœurs, nièces et neveux, etc. En se référant au nombre augmentant en 2007 de 800 000 malades en France et en définissant une moyenne de 3 cellules familiales autour d'un malade, ce sont plus de 2 400 000 personnes qui sont concernées plus ou moins directement par la maladie d'Alzheimer. C'est un problème majeur de société, la progression du nombre de malades étant d'environ 250 000 cas par an[réf. incomplète]148.
La famille à des ressources limitées en temps pour offrir à la personne malade le soutien dont elle a besoin de façon de plus en plus continuer au fur et à mesure de l'évolution de la maladie. Pourtant, dans 70 % des cas, c'est la famille qui prend en charge la personne malade et lui permet de rester à domicile.
En prise conscience de l'apport considérable de l'aidant naturel (aussi nommé aidant familial) et les professionnels se rendent compte que l'« aide aux aidants » est probablement une des manières de répondre à cet énorme défi de santé publique. Le soutien apporté aux aidants joue un rôle important dans le choix du couple aidant/aidé de rester ou non à domicile. J.-M. Caire, B. Sarrazy et S. Tétreault149 ont mis en évidence un certain nombre de conditions qui facilitent le maintien à domicile telles que la flexibilité des interventions proposées, le fait de préserver du temps pour les aidants, la formation de ces derniers pour s' adaptateur aux situations nouvelles du quotidien ou encore le respect par l'équipe de professionnels du point de vue de la personne malade et du proche qui la soutient.
En France, 70 % des époux et 50 % des enfants d'une personne souffrant de la maladie d'Alzheimer lui consacrent plus de 6 heures par jour. 24 % des aidants — et 54 % lorsqu'il s'agit des enfants de la personne — doivent réaménager leur activité professionnelle. 20 % des aidants naturels d'une personne atteinte de la maladie d'Alzheimer déclarent différer, voire renoncer à une consultation, une hospitalisation ou un soin pour eux-mêmes par manque de temps150[réf. incomplet].
Si la prévalence de la maladie continue d'augmenter, elle mobilise à elle seule et pour le simple soins un dixième de la population active. Par ailleurs, il semblerait que la mortalité des personnes aidant soit supérieure à celle des personnes du même âge ne s'occupant pas d'un malade, mais cela n'est pas clairement établi à ce jour151. Dans le cadre du Plan Alzheimer 2008-2012, a été mis en place un métier de technicien-coordinateur de l'aide psychosociale aux aidants en réponse aux problématiques de ces aidants.
Prévention
Aucune méthode ne protège définitivement de la maladie d'Alzheimer, mais des facteurs de diminution du risque sont connus.
Activité cognitive et niveau scolaire
Le maintien d'activité cognitive régulière aiderait à réduire les risques de la maladie, la dégradation des facultés intellectuelles étant d'autant réduite que le nombre d'activités augmente152. Par exemple, la pratique des jeux de société ralentit le déclin des fonctions cognitives153. Il est possible que la pratique des jeux réduise aussi la dépression et contribue à moins de risque de démence154.
De même, avoir fait des études longues semble corrélé avec une meilleure protection contre l'apparition des symptômes : le cerveau peut être atteint, mais les signes cliniques de dégénérescence cognitives sont retardés de 7 à 10 ans. Ce retard aboutit à diviser par deux la possibilité d'en manifester les symptômes pour la population la plus instruite155. Cet effet retardateur des symptômes a été constaté dans de nombreuses études, bien qu'elles présentent toutes des biais et aboutissent à des résultats détaillés divergents. Les différences portent sur l'effet protecteur des études dans le cas du stade de la démence grave, ou dans le cas de cerveaux de poids élevé auquel cas l'effet protecteur est divergent. Les mécanismes mis en œuvre dans cette faculté à compenser les causes de la maladie, désignées comme « réserve cognitive » ne sont pas connues, et il n'y a pas de certitudes sur l'effet ou non d'autres facteurs tels que le style. de vie dans les périodes ultérieures de la vie156.
Hygiène de vie
Activité physique
L'exercice physique tout au long de la vie pourrait prévenir le risque de maladie d'Alzheimer chez les sujets à risque157, peut-être en diminuant le risque d'hypertension et d'accident cardiovasculaire158. Par ailleurs, l'exercice pourrait aussi avoir des impacts positifs au niveau du système immunitaire. Plusieurs études ont démontré un bienfait dans la réduction de facteurs inflammatoires et une cognitive après un programme d'exercice de 16 semaines chez les personnes âgées souffrant de troubles cognitifs modérés. En effet, l'exercice modéré pourrait contrecarrer les effets à une baisse de performance du système immunitaire lié à l'âge (appelée « immunosénescence ») pouvant être impliqués dans le processus de déclin cognitif lié à la maladie d'Alzheimer159.
Une revue générale des méta-analyses a trouvé des preuves solides que les personnes physiquement actives ont un risque plus faible d'environ 35 % de développer la maladie que leurs paires physiquement inactifs, et se présage un peu mieux s'ils ont déjà la maladie160 .
Alimentation
Certaines études cliniques tendent à démontrer que la consommation de viande (sauf poisson et volaille) et de produits d'origine animale dans leur ensemble favorisait le développement de la maladie d'Alzheimer161,162. Outre l'augmentation du risque lié au cholestérol, il est notamment évoqué dans une étude sur le rôle de la méthionine163,164, transformée en homocystéine par le métabolisme intermédiaire. Une hyperhomocystéinémie est un facteur aggravant le risque cardiovasculaire, et semblerait jouer un rôle dans l'apparition de la maladie d'Alzheimer. En effet, l'augmentation d'homocystéine est associée à la diminution de la concentration sanguine de vitamine B12 et de l'acide folique82. Selon certaines théories, l'augmentation du nombre de cas développant la maladie d'Alzheimer pourrait correspondre à l'augmentation de la consommation de viande dans le monde : ainsi, une recherche de l'American Society for Nutrition (en), concernant des populations d' Amérique latine, de Chine et d'Inde, conclut que « la consommation de viande a été plus élevée chez ceux dont on a déterminé une démence »165.
Des recommandations alimentaires combinées régime méditerranéen ont été développées spécifiquement pour réduire le risque de maladie d'Alzheimer166, suivre ces recommandations permettant de réduire le risque d'environnement de 50 %167.
Lumière et rythmes biologiques
Les malades Alzheimer dorment moins bien que la moyenne des gens. Ils sont parfois agités et comme surstimulés tard dans la nuit168,169.
Une explication est que la maladie semble dégrader un type spécial de cellules de l'œil (cellules ganglionnaires de la rétine) qui (via la mélanopsine) informent le cerveau du fait qu'il fait jour ou nuit (rythme circadien)168. Si ceci est confirmé, de nouvelles pistes de traitement pourraient améliorer le sommeil de ces patients. Ces cellules comptent pour 1 % à 2 % des capteurs photosensibles de l'œil, et ne jouent aucun rôle dans la vision168. Chez 30 donneurs d'organes étudiés, il y avait environ 24 % de cellules à mélanopsine en moins dans les rétines de malades d'Alzheimer que chez des personnes non affectées par cette maladie. De plus, ces cellules semblaient différentes chez les malades d'Alzheimer. Au lieu d'être rondes avec de longs filaments sillonnant la rétine « comme les restes d'une toile d'araignée abandonnée », elles semblaient dégénérées, avec des filaments minces formant un réseau moins étendu. Des colorants fluorescents ont permis d'étudier le tissu rétinien pour la protéine dite « amyloïde β », typique du cerveau affecté par la maladie d'Alzheimer168. Ils ont permis de montrer que cette protéine toxique s'accumule également autour des cellules à mélanopsine. En 2015, on ne sait pas encore si les cellules à mélanopsine se dégradent avant ou après le début des symptômes de la maladie ou ses manifestations dans d'autres parties du système nerveux central. Si elles se dégradaient précocement, elles pourraient permettre un diagnostic plus rapide et aisé car la rétine est la seule partie du cerveau qui n'est pas couverte par le crâne. Préserver ces cellules de la maladie ou stimuler celles qui n'ont pas encore été touchées permettre sans doute de soulager les patients de leurs troubles du sommeil, qui conduisent en outre à un « cercle vicieux », car délétères pour le système immunitaire et la mémoire . Une mauvaise immunité peut rendre l'organisme moins efficace face aux protéines toxiques qui envahissent le cerveau de ces patients168. Il reste à étudier s'il ya une corrélation entre la gravité de la dégénérescence et la sévérité des insomnies168.
L'exposition à la lumière naturelle semble améliorer certains symptômes. La prise de mélatonine, associée à une luminothérapie pourrait améliorer les troubles du sommeil, en agissant comme inducteur de sommeil mais aussi comme facteur d'allongement de la durée de celui-ci170. L'exposition à la lumière diminuait également chez ces malades les symptômes de dépression (-19 %), les limitations naturelles fonctionnelles au quotidien (- 53 %), la détérioration cognitive (- 5 %). Chez les malades observés, la prise de mélatonine facilitait l'endormissement. L'association lumière + mélatonine a également diminué les comportements agressifs (- 9 %), les phases d'agitation et de réveil nocturne. Il est donc conseillé171 « de bien éclairer les pièces en journée (… et) à l'inverse, de diminuer les sources de lumière en soirée pour que l'organisme reçoive le signal que la nuit est là ».
Traitements médicamenteux des facteurs de risques cardiovasculaires
Les traitements médicamenteux contre les facteurs de risques cardiovasculaires semblent diminuer la survie de la maladie d'Alzheimer, ou la reculer.
Les traitements contre l'hypertension172,173,174, et notamment les diurétiques, et surtout ceux qui agissent sur le potassium, ont été associés à un moindre risque de maladie d'Alzheimer175. Ils diminuent le risque de n'importe quelle forme de démence.
Les antihypertenseurs visant l'angiotensine semblent également diminuer le risque de MA176.
traitement contre l'hypercholestérolémie par des statines177.
Anti-inflammatoires
La prise régulière d'aspirine ou d'anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) pendant 2 à 3 ans dans les stades présymptomatiques pourrait réduire le risque d'incidence de la maladie d'Alzheimer178,179.
Par contre, les études ont révélé une augmentation du risque de cardiotoxicité liée à l'inhibiteur Cox-2 (Celecoxib)159.
Prise en charge
En France, un patient atteint de la maladie d'Alzheimer sur deux n'est pas déterminé, et donc sans prise en charge adaptée180. Un dépistage et une prise en charge précoce sont conseillés pour favoriser le maintien à domicile le plus longtemps possible181.
Prise en charge psychosociale
Stimulation cognitive
En France, des équipes spécialisées Alzheimer à domicile (ESAD)182 ont été mises en place à la suite de la mesure 6 du plan Alzheimer 2008-2012183. Ces équipes proposent de la stimulation cognitive, mais également des mises en situation pour travailler les activités de la vie quotidienne et permettre à la personne de rester autonome à son domicile plus longtemps. Les interventions envers les aidants familiaux des patients semblent capables de retarder l'entrée en institution gériatrique, en particulier les interventions d'un type éducatif.
La Mnémothérapie184,185 notamment musicale.
Aide aux aidants familiaux
Les aidants familiaux, par leur manière de se comporter, peuvent contrôler les troubles psychocomportementaux des malades. L'éducation des aidants, la notion de « base de sécurité » (un aidant choisi par le malade pour se sécurité), de réseau d'aidants (autour de l'aidant principal), de tuteur de résilience pour l'aidant, sont autant d'éléments qui font de l'aidant familial un « traitement » en soi186.
Prises en charge sociale
Article détaillé : prise en charge sociale dans les démences.
Le maintien à domicile le plus longtemps possible est souvent la solution demandée par les patients mais elle n'est pas toujours possible. Dès lors, pour remédier à cette situation et offrir une palette plus large de types d'accompagnement, de nouvelles formes d'habitats spécifiques dits alternatifs, telles que les colocations, se sont développées depuis la fin des années 1980 dans quelques pays d'Europe tels la Suède, l'Allemagne, la France, la Belgique ou encore la Suisse. Le mais étant de pouvoir offrir aux personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer, la possibilité de mener une vie au plus proche de celle qui était la leur auparavant, et de réduire leur isolement social et relationnel grâce à un rythme plus proche de celui de la vie familiale, tout en intégrant les proches dans un cadre de vie adapté. Toutefois, certaines évaluations récentes de ces structures amènent à nuancer le rôle qui peut prendre les proches dans ce type de projet, leur rapport aux colocations pouvant parfois s'avérer similaire à celui qu'ils et elles auraient à l'égard d'une institution. médico-sociale. Et ce, selon que l'initiative du projet émane justement des proches ou d'associations, ou au contraire d'institutions spécialisées ou d'une volonté étatique plus globale, et selon le type de politiques sociales édictées dans chaque pays (ou mêmes états ou cantons pour les pays fédéraux – Allemagne, Suisse) sur la question de la prise en charge des personnes atteintes de troubles cognitifs et apparentés187.
La prise en charge sociale consiste à trouver une solution pérenne la plus adaptée à la personne en fonction de ses souhaits et de ses capacités. Les démarches sont souvent faites par les familles aidées des médecins et des assistantes sociales.
Traitements médicamenteux
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Cet article est contredit (octobre 2019).
l'existence « L'effet de ces traitements est stabilisateur et ils ne permettent pas de guérir la maladie, ni de récupérer le niveau de performances préexistant à sa survenue. » ou non « Il n'existe actuellement aucun traitement pour guérir, ni même arrêter l'évolution » de traitements stabilisateurs arrêtant l'évolution de la maladie. Vous pouvez y remédier.
Les traitements actuellement autorisés et disponibles sur le marché sont principalement symptomatiques et soupçonnés de ralentir l'évolution de la maladie. Ils ont été réévalués en 2016 par la Haute Autorité de Santé qui a estimé que leur efficacité était « au mieux modeste, sans pertinence clinique » et a préconisé l'arrêt de leur remboursement par la Sécurité sociale188,189.
Traitements spécifiques des démences
Les traitements de la maladie d'Alzheimer ont évolué avec la recherche190 : inhibiteurs d'acétylcholinestérase, antagoniste NMDA (récepteur glutamate), anti-amyloïde et anti-protéine tau.
Inhibiteurs de l'acétylcholinestérase
Ils inhibent la dégradation de l'acétylcholine, une molécule permettant la transmission entre certains neurones du cerveau par l'intermédiaire de ses synapses. Ainsi, ils visent à corriger le déficit en acétylcholine observé dans le cerveau des personnes atteintes de cette maladie.
Plusieurs inhibiteurs ont été testés de façon rigoureuse et ont prouvé une certaine efficacité, dans les formes légères à modérément sévères : le donépézil191, la rivastigmine, et la galantamine. En 2007, la Commission française de la transparence a réévalué quatre anticholinestérasiques et a conclu à une mineure du service médical rendu (ASMR)192. D'après la revue Prescrire leurs effets sont modestes, de quelques mois, chez environ 10 % des patients193.
Bien que modestes, leurs effets sont significativement supérieurs à ceux du placebo : diminution ou retard du déclin cognitif et de la perte d'autonomie.
L'effet de ces traitements est stabilisateur, ils ne permettent pas de guérir la maladie, ni de récupérer le niveau de performances préexistant à sa survenue. Leurs utilisations exposent à de nombreuses interactions médicamenteuses, ainsi qu'à des effets indésirables.
Les anticholinestérasiques ont des effets secondaires194, surtout de type digestif (nausées et vomissements). Certains induiraient une surmortalité cardiovasculaire et des tremblements et/ou une aggravation de symptômes parkinsoniens195 ce qui a été à l'origine de controverses portant notamment sur leur justification économique196. L'Institut national pour l'excellence en santé et en soins reconnaît leur intérêt197. Par contre, en France, la Haute Autorité de Santé, ne recommande plus leur utilisation dans la maladie d'Alzheimer en dehors d'un cadre très précis198.
Antagonistes du NMDA
Les récepteurs neuronaux au N-méthyl-D-aspartate (NMDA) jouent un rôle important dans le processus de mémorisation. Il semble que lors de la maladie d'Alzheimer ces récepteurs soient hyperstimulés par le glutamate, ce qui serait délétère selon la théorie de l'exitotoxicité. Elle est réservée aux stades moyens ou avancés199.
La vitamine D a démontré une efficacité en synergie avec la mémantine. La mémantine et la vitamine D isoléement n'ont guère amélioré l'état des patients atteints de la maladie d'Alzheimer mais ont permis des améliorations cognitives significatives en six mois lorsqu'elles sont prises en compte200.
Dans une étude201, la vitamine E a montré une efficacité considérable tandis que la mémantine n'a offert aucun bénéfice, conduisant même à un déclin plus agressif que le placebo.
Psychotropes
Peu d'études ont été réalisées chez le patient atteint de la maladie d'Alzheimer concernant l'utilisation des psychotropes202. La plupart des recommandations sont faites à partir d'extrapolation des données issues des patients jeunes ou de l'expérience clinique.
Les études réalisées chez les patients atteints d'une maladie d'Alzheimer montrent que ces médicaments sont malgré tout très utilisés203 : ils sont prescrits chez plus de 2⁄3 des patients atteints d'une maladie d'Alzheimer.
Les antidépresseurs : la prévalence de la dépression est estimée entre 37 % et 50 % des patients204,205. Ils n'ont pas prouvé d'efficacité206 sur l'évolution de la maladie d'Alzheimer, mais ils peuvent avoir une efficacité sur la dépression associée, l'anxiété et les troubles du comportement207.
Les neuroleptiques sont fortement déconseillés chez les patients atteints d'une maladie d'Alzheimer202,208 sauf dans des situations particulières d'agitation majeure avec des risques de blessure pour le patient ou les soignants202. Ce traitement nécessite une réévaluation constante et doit être arrêté dès que possible. Par ailleurs, les effets indésirables de ces traitements sont nombreux209 chez ces patients : ils majorent le risque d'accident vasculaire cérébral et entraînent une mortalité accrue. L'arrêt de ces traitements en dehors des phases d'agitation aiguë ne semble pas aggraver les troubles du comportement210.
Les hypnotiques et anxiolytiques peuvent aggraver les troubles cognitifs211. Ils doivent donc être utilisés avec précaution.
Traitements non conventionnels
Triglycérides à chaîne moyenne (huiles)
Ces triglycérides ont souvent une action spectaculaire dans le traitement de la maladie d'Alzheimer. Une demande de brevet a été déposée en 1996 aux États-Unis qui conduira aux gélules AXONA (disponibles aux États-Unis) qui contiennent des triglycérides212. L'amélioration peut être spectaculaire213 mais temporaire. Certaines personnes ne réagissent pas à ce traitement.
Vitamine D
De nombreuses études ont montré que la maladie d'Alzheimer et le déficit en vitamine D sont légèrement corrélés214,215,216,217,218.
Gossypétine
Selon une étude coréenne publiée en 2022, la tisane d'Hibiscus sabdariffa, appelée bissap en Afrique de l'ouest, activerait « les cellules immunitaires du cerveau qui éliminent la protéine bêta-amyloïde » grâce à son principe actif, un composé flavonoïde appelé gossypétine219 ,220.
Recherche
Modèles animaux
Animaux transgéniques
Afin d'étudier l'apparition de la maladie, des souris transgéniques sont utilisées pour reproduire les symptômes observés chez l'homme. Les mutations sont donc principalement effectuées sur les gènes de la protéine tau et/ou de la protéine amyloïde. Cependant, les résultats sur ces modèles animaux restent difficiles à interpréter, notamment pour l'efficacité des éventuels traitements testés et leur transfert vers l'homme[réf. nécessaire].
Les souris ayant eu une mutation sur le gène codant la protéine amyloïde Tau montrent une apparition de la maladie peu prononcée et les souris ayant eu une mutation sur le gène codant la protéine amyloïde se comportent comme des souris saines. C'est seulement lorsque les deux gènes sont mutés que les souris développent une maladie semblable à celle d'Alzheimer[réf. nécessaire]. Cela ne se passe pas obligatoirement de façon identique chez l'homme, mais cela montrerait que les plaques amyloïdes potentialisent l'apparition de la maladie. Les neurofibrilles apparaissent dans un premier temps et lorsque les plaques amyloïdes apparaissent, la maladie se déclenche. Il est certain que chez l'homme, le processus pathologique se développe bien avant que les premiers signes cliniques n'apparaissent[réf. nécessaire].
En mars 2015, des chercheurs australiens ont pratiqué une série de balayages par des ultrasons du cerveau de souris transgéniques alzheimérisées (modèle APP23)221. Les résultats ramèneraient une réduction considérable du fardeau amyloïde et une clairance des plaques dans les trois quarts des animaux traités. Il semble donc que les ultrasons pourraient permettre une élimination de l'Aβ et améliorer la cognition chez la souris. Le cerveau humain, de par sa taille et sa boite crânienne plus épaisse, questionne donc sur l'efficacité similaire d'une telle thérapeutique.
Animaux sauvages
En septembre 2017, des chercheurs de l'Université d'Oxford publient une étude rapportant la découverte de plaques et d'enchevêtrements de protéines, habituellement privilégiées comme les signes révélateurs de la maladie d'Alzheimer chez l'Homme, dans le cerveau de dauphins sauvages retrouvés morts222. C'est la première fois que la maladie est enregistrée chez un animal sauvage223.
En 2022, les cerveaux de 22 odontocètes échoués, appartenant à 5 espèces différentes, ont été examinés par immunohistochimie pour rechercher la présence ou l'absence de signes neuropathologiques de la maladie d'Alzheimer (MA) : plaques amyloïdes-β, accumulation de phospho -τ et gliose. L'immunohistochimie a révélé que tous les animaux âgés avaient accumulé une pathologie de la plaque amyloïde. Chez trois animaux de trois espèces différentes, il y avait cooccurrence de plaques amyloïdes-β, accumulation intraneuronale de τ hyperphosphorylé, de fils de neuropiles et de plaques neuritiques. Un animal présentait des fils de neuropiles bien développés, une accumulation de phospho-τ et des plaques neuritiques, mais aucune plaque amyloïde. La microglie et les astrocytes étaient présents comme prévu dans tous les échantillons de cerveau examinés, mais des différences entre individus ont été référencées quant à la morphologie et au nombre des cellules. L'apparition simultanée de plaques amyloïdes-β et d'une pathologie τ hyperphosphorylée dans le cerveau des odontocètes montre que ces trois espèces se développent spontanément une neuropathologie de type MA. L'importance de cette pathologie vis-à-vis de la santé, et — in fine — de la mort des animaux, reste à déterminer. Cependant, elle peut contribuer à la ou aux causes d'échouages inexplicés chez certaines espèces d'odontocètes et soutient la théorie du « leader malade », selon laquelle des congénères sains s'échoueraient par cohésion sociale224.
Vers de nouveaux diagnostics (plus précoces et/ou non invasifs)
PET scan du cerveau d'une personne atteinte de la maladie d'Alzheimer montrant une perte de fonction dans le lobe temporal.
Le but des recherches diagnostiques est de permettre un diagnostic plus sensible, plus spécifique et donc plus précoce de la maladie d'Alzheimer que l'interrogatoire et les tests neuropsychologiques. De meilleurs tests pourraient permettre un diagnostic plus précoce, lorsque la maladie commence à endommager le cerveau, parfois 20 ans avant les premières pertes de mémoire et troubles neurologiques détectables. Les malades pourraient alors bénéficier de traitements spécifiques plus précoces pour freiner l'évolution.
En 2014, sur que de nouveaux critères combinant des tests de mémoire, des données d'imagerie cérébrale et des marqueurs biologiques, pourraient détecter la maladie dès les premiers symptômes, « avec un taux de certitude diagnostique supérieur à 90 % »225,226.
En 2017, sachant que les rétines de patients décédés de cette maladie sont anormalement fines, avec un nerf optique dégradé, en corrélation, et sachant que c'est aussi dans la rétine que les plaques amyloïdes commencent à s'accumuler, avant qu'elles ne le fassent dans le cerveau. il a été proposé (par le Centre médical Cedars-Sinai de Los Angeles) de les détecter précocement pour améliorer le diagnostic ; après administration de curcumine, un colorant fluorochrome se liant aux plaques de protéines bêta-amyloïdes. De quoi révéler leur présence par des points de fluorescence par un simple examen du fond de l'œil.
En 2018, une étude227 publiée dans JAMA Ophthalmology montre que l'angiographie (l'angio-OCT ou OCTA, pour Optical coherence tomographic angiography qui offre une vue 3D de la vascularisation de la rétine) permet de détecter un déficit de vascularisation rétinienne dans la fovéa, déficit qui est l'une des signatures de la maladie ; la tache sans vaisseaux sanguins est significativement plus large chez les personnes Alzheimer en phase préclinique. Reste à montrer qu'une telle tache est toujours révélatrice de la maladie qui peut ne se révéler que dix voire vingt ans plus tard228.
Projets de calcul distribués
Le projet international neuGRID est un système d'analyse des images d'imageries cérébrales. Il est financé par l'Union européenne, prévoit le développement d'une infrastructure numérique pour la recherche scientifique, fondée sur le système Grid. Il est équipé d'une interface d'utilisation facile, qui permettra aux chercheurs européens de neurosciences de faire avancer la recherche pour l'étude de la maladie d'Alzheimer et d'autres maladies neurodégénératives.
Traitements
Immunothérapie et vaccin
Aucun vaccin ou médicament immunogénique n'est aujourd'hui commercialisé. Un vaccin pouvant soigner cette maladie semble envisageable d'après des études réalisées chez l'animal. Les premiers tests sur l'homme ont été très décevants avec des effets secondaires majeurs (décès observés sans empêcher l'évolution de la maladie d'Alzheimer).
En 1999, le chercheur américain Dale Schenk présente dans la revue Nature une méthode semblant guérir la maladie chez des souris. En immunisant contre le peptide A bêta des souris transgéniques qui le surexpriment, il arrive à prévenir l'apparition de dépôts chez les animaux jeunes et à limiter et même réduire leur extension chez les individus âgés.
Un premier essai clinique de phase 1 chez l'humain conduit en Angleterre a permis l'analyse suivante : les 80 patients traités supportent bien la vaccination et le quart d'entre eux produit bien des anticorps. Un deuxième essai a été interrompu en raison d'effets indésirables graves (méningoencéphalites). Le suivi ultérieur des patients qui ont reçu le vaccin est plus mitigé : même si chez certains patients traités les dépôts amyloïdes intracérébraux sont moins importants, le vaccin n'a pas empêché la progression de la détérioration intellectuelle jusqu'au stade terminal229.
Un autre espoir, porté par le Japonais Tohru Hasegawa230, est d'utiliser l'acide homocystéique comme cible d'un vaccin. Cet acide - chez des souris 3xTg-AD (transgéniques, modifiés de manière à mimer les symptômes de la maladie humaine) - semble en effet nécessaire à la progression de la dégénérescence typique de cette affection231,232.
Le taux de cet acide est plus élevé dans le cerveau des souris 3xTg-AD de 4 mois que chez les souris témoins normales. Quand des souris 3xTg-AD sont soumises à une carence en vitamine B6 (ce qui augmente la quantité d'acide homocystéique dans leur cerveau), cela aggrave aussi leurs troubles mémoriels, sauf en cas d'injection d'anticorps anti-acide homocystéique. Injecter ces mêmes anticorps à des souris 3xTG-AD plus vieilles et normalement alimentées a également un effet curatif, en tous cas pour les troubles mémoriels. Les chercheurs restent prudents, car il a été vu dans le passé que la souris n'était pas un modèle parfait pour cette maladie. Le vaccin devrait être testé sur des singes avant tout essai clinique sur l'homme.
La création d'une 2e génération de vaccin est pour l'instant en développement dans des études cliniques. Ces vaccins ont pour mais d'offrir une forte production d'anticorps sans effets indésirables liés à l'inflammation créée par les lymphocytes T spécifiques aux plaques amyloïde β (méningoencéphalites (en)). De nouvelles stratégies de développement de vaccins basées sur la modification d'antigènes semblent prometteuses159.
Une équipe de chercheurs américains a publié une étude dans Science Advances du 23 janvier 2019233 dans laquelle ils pointent la bactérie Porphyromonas gingivalis, responsable de maladies chroniques des gencives. La bactérie migrerait dans le cerveau et y provoquerait des inflammations cérébrales, des lésions neuronales et donc un déclin cognitif. L'entreprise pharmaceutique Cortexyme, basée à San Francisco, a trouvé les enzymes toxiques, les gingipaines (produites par Porphyromonas gingivalis) dans 96 % des 54 échantillons de cerveaux atteints par la maladie d'Alzheimer. De plus, ils ont trouvé les bactéries elles-mêmes dans trois cerveaux. Les chercheurs ont également trouvé la bactérie dans le liquide cérébrospinal de personnes vivantes atteintes de la maladie d'Alzheimer. Un bloqueur de la gingipaïne a été testé sur l'humain. Les participants atteints de la maladie d'Alzheimer ont vu leur état s'améliorer. Les chercheurs poursuivent leurs recherches, notamment en augmentant le nombre d'échantillons testés234,235. En Australie, une équipe de Melbourne a développé un vaccin contre la bactérie, en test depuis 2018. Cette étude de piste « Une bactérie buccale à l'origine de la maladie d'Alzheimer ? » est reprise par Sciences et vie236.
Champs magnétiques
Selon une étude de 2010237[source secondaire nécessaire], des souris (normales, et transgéniques présentant des troubles jugés comparables à ceux induits par la maladie d'Alzheimer) exposent plusieurs mois à certaines ondes électromagnétiques (de type téléphone portable ; 918 MHz ; 0,25 W/kg) améliorantnt leur, perdent moins de capacité cognitive en vieillissant et produisent moins de plaques amyloïdes dans leur hippocampe (-35 %) et leur cortex entorhinal (-32 %). Une température cérébrale plus élevée de 1 °C et une accélération du débit sanguin cérébral sont constatées, mais le mécanisme global n'est pas compris. Si un effet similaire était constaté chez l'humain, une piste nouvelle de traitement, non médicamenteuse et non chirurgicale s'ouvrirait.
La voie du cholestérol cérébral
Un nouvel axe thérapeutique est envisagé par une équipe française de l'Inserm, dirigée par le Dr Nathalie Cartier-Lacave, qui a montré que le cholestérol cérébral, quand il est en excès, était impliqué dans le développement de la maladie. Leur stratégie consiste donc à sur-exprimer l'enzyme CYP46A1 responsable de la dégradation du cholestérol cérébral, par thérapie génique. Les résultats sur les souris se sont avérés très prometteurs238.
La voie de l'insuline
Même si le rôle des plaques amyloïdes-β (Aβ) dans la maladie d'Alzheimer n'est pas complètement clarifié, il est raisonnable de croire que leur diminution dans le cerveau des patients atteints de la maladie d'Alzheimer pourrait diminuer le développement des symptômes neurocognitifs de la maladie. Normalement l'évacuation de l'Aβ se fait par la barrière hémato-encéphalique (BHE), mais dans la maladie d'Alzheimer, des dysfonctions liées à l'âge et à la maladie sont présentes et empêchent la BHE d'effectuer son travail . Des données récentes démontrent que l'administration d'une seule dose d'insuline en périphérie permettait d'augmenter l'évacuation de l'Aβ au niveau du cerveau. Par contre, l'effet à court terme de l'insuline et le phénomène de désensibilisation des récepteurs après une utilisation chronique permet difficilement de considérer l'insuline seule comme un traitement viable pour l'amélioration des fonctions cognitives en maladie d'Alzheimer. Ces résultats démontrent tout de même qu'un contrôle de l'évacuation de l'Aβ est possible et pourraient ouvrir de nouvelles perspectives de traitement dans le futur239.
Fluoxetine
Un autre traitement potentiel très prometteur de la maladie d'Alzheimer est la Fluoxétine, qui n'est actuellement pas préconisé ou commercialisé pour cet usage. De nombreux patients atteints de la maladie d'Alzheimer sont sous Fluoxetine pour le traitement d'un des symptômes secondaires, à savoir la dépression ou les troubles de l'humeur240. Cependant, il semble d'après plusieurs recherches menées sur ces patients que ce médicament travaille directement vers la réduction de la maladie par la neurogenèse dans l'hippocampe adulte agissant sur les cellules souches neurales241 et la régulation des astrocytes (principales cellules gliales) dans le cerveau242.
Lutte contre la plaque amyloïde
L'intérêt de cette voie thérapeutique est d'attaquer la maladie à son point d'origine et non sur ses dégâts secondaires. De nombreux traitements ayant pour mais de réduire l'accumulation des plaques amyloïdes ou de les éliminer sont en cours d'étude. À l'heure actuelle, aucun n'a pu montrer d'efficacité sur les symptômes de façon nette et durable. Devant l'importance épidémiologique et économique que prend la maladie, la Food and Drug Administration, aux États-Unis a autorisé la mise sur le marché de l'Aducanumab. Il s'agit d'un anticorps de synthèse anti-Amyloïde qui a fait preuve d'une possible efficacité et de peu de risques toxiques. Cette autorisation est soumise à la garantie d'études plus poussées sur l'efficacité et sera suspendue si les résultats ne sont pas concluants243. Ce traitement n'est pas utilisable en France (sauf en recherche thérapeutique éventuellement).
Donanemab
Article détaillé :Donanémab.
Le donanemab est un médicament expérimental développé par Eli Lilly pour réduire les protéines bêta-amyloïdes du cerveau. Il est en phase II de tests.
Lutte contre la protéine Tau
La protéine Tau étant soupçonnée d'avoir des conséquences sur la maladie d'Alzheimer, des études de phase II sont réalisées sur des produits anti-Tau, notamment Semorinemab.
Aducanumab
Article détaillé : Aducanumab.
La firme pharmaceutique américaine Biogen a demandé une mise sur le marché de l'Aducanumab le 22 octobre 2019244, un anticorps monoclonal qui cible le peptide amyloïde bêta ; Certains résultats révèlent qu'il pourrait ralentir le déclin cognitif de personnes dans la phase initiale de la maladie245,246,247. Un nouvel essai clinique est autorisé248. Après des doutes sur la pertinence des résultats des études cliniques, il est finalement reconnu, aux États-Unis, que les patients ayant reçu la plus forte dose d'Aducanumab (nom commercial Aduhelm) connaissent une clinique statistiquement significative (23 %), selon l'étude EMERGE et à l'opposé de l'étude ENGAGE. Le produit est approuvé par la FDA le 7 juin 2021 pour son action constatée sur les plaques amyloïdes. Cependant la FDA demande une nouvelle étude pour confirmer que cette diminution des plaques amyloïdes se traduit par une réelle des fonctions cognitives des patients249,250.
Traitement précoce
En 2022, les efforts se concentrent sur un traitement précoce de la maladie (avant l'apparition des symptômes), notamment chez des personnes présentant un risque supérieur à la moyenne en raison de diverses anomalies génétiques, ou chez qui des marqueurs de la la maladie (dont les plaques amyloïdes) sont présentes (jusqu'à 25 ans avant les premiers symptômes)251.
Épidémiologie
Nombre de malades attendus, selon un scénario tendanciel (World Alzheimer Report 2010252).
Deux formes de la maladie d'Alzheimer sont séparées :
la forme familiale, plus précoce, d'origine principalement génétique et donc assez rare ;
la forme sporadique, forme la plus répandue de la maladie et dont le risque augmente fortement avec l'âge.
Dans le monde, le nombre de cas de malades d'Alzheimer est passé de 11 millions en 1980 à 18 millions en 2000 et 25 millions en 2004253. Il est estimé que 35,6 millions de personnes vivent désormais avec une maladie d'Alzheimer dans le monde. Elles seront 65,7 millions en 2030 et 115,4 millions en 2050252. À l'échelle mondiale, la maladie d'Alzheimer est la troisième cause d'invalidité pour les plus de 60 ans (après les atteintes de la moelle épinière et les cancers en phase terminale254) avec une prévalence de l'ordre de 4 à 6 % à cet âge254. Ces chiffres proviennent essentiellement des études épidémiologiques effectuées dans les pays développés, en effet bien que cette maladie s'observe sur tous les continents, elle est peu caractérisée dans les pays en développement où l'espérance de vie est souvent plus courte et les enquêtes épidémiologiques plus rares. La maladie d’Alzheimer est cependant considérée comme une pandémie186.
À part l'âge, les facteurs de risque génétiques évoqués plus haut comme l'ApoE-e4, la petite taille, le tabagisme, certaines maladies préexistantes (diabète, hypertension, taux de cholestérol élevé)255, l'alimentation (viande et sucre ) et l'inactivité physique, n'explique pas entièrement les variations de prévalence constatées, et les autres facteurs de risque de la maladie sont mal connus. Les chercheurs se tournent de plus en plus vers la recherche de causes environnementales256.
Dans ce mais ils examinent les prévalences de la maladie par pays257,258 — les pays nordiques européens et les États-Unis sont les plus touchés —, ou par État aux États-Unis259, où l'État de Washington est inexplicablement le plus touché.
L'incidence — aux mêmes âges — est toujours plus forte dans les pays riches qu'ailleurs (sauf au Japon où l'incidence est très faible, et moindrement en Amérique centrale et du Sud). Ceci est vrai pour les populations urbaines supposées plus exposées aux pollutions, mais aussi pour les populations rurales (qui par exemple en Inde a développé 5,4 fois moins d'Alzheimer qu'en Pennsylvanie260).
De même, les Afro-Américains vivant aux États-Unis sont beaucoup plus touchés que les Yorubas du Nigeria. Des chercheurs ont comparé l'incidence de la Maladie d'Alzheimer (MA) dans une population Yoruba du Nigeria et chez des Afro-Américains génétiquement proches (fréquence comparable (26 à 29 %) et élevée d'allèles APOE4)261. Le risque de maladie d'Alzheimer pour ces individus est deux fois moindre au Nigeria (1,15 %) qu'en Amérique du Nord (2,52 %) à âge égal, ce qui plaide aussi pour une cause environnementale, au moins dans 50 % des cas262.
Cette maladie est plus rare en Asie263. Le Japon est notamment une exception parmi les pays industrialisés et riches. La prévalence de la maladie y est presque 10 fois plus faible qu'en France. Cependant, un Japonais vivant à Hawaï ou aux États-Unis voit son niveau de risque augmenter (5,4 % pour les Japonais d'Hawaï) et se rapprocher de celui d'un Américain moyen, d'un Caucasien ou Européen263,264) . De même, 5,7 % des Japonais ayant émigré au Brésil ont après quelques décennies le même risque de développer la maladie qu'un Brésilien moyen265,266. Cette analyse montre, comme pour l'étude sur les populations nigérianes, la prépondérance de l'environnement dans le déclenchement de la maladie. Au Japon, la maladie d'Alzheimer est rare, mais la démence vasculaire est — comme aux États-Unis — très élevée, probablement en raison d'une consommation trop importante de sel. Cette maladie diminue au Japon grâce à la prévention et à une prise en charge plus efficace de l'hypertension267.
Aux États-Unis, pays très touché, 5,3 millions de personnes ont la maladie d'Alzheimer268, avec une prévalence double chez les africains-américains et chez les hispaniques, par rapport à la population d'origine anglo-saxonne.
Des études récentes mettent en évidence un recul de la prévalence dans les pays développés269,270, ce qui serait lié aux efforts de traitement de l'hypertension et à un meilleur niveau d'études. Cela ne signifie pas que le nombre de personnes atteintes va diminuer, mais que l'âge moyen du diagnostic recule.
Impact économique
Comparaison du coût de la maladie dans le monde (2010) avec le budget de différents états (World Alzheimer Report 2010)252.
La maladie d'Alzheimer était, en 2010, dans les pays développés, l'une des maladies les plus coûteuses : 604 milliards de dollars. Aux États-Unis, elle a coûté 94 milliards de dollars à l'assurance maladie américaine en 2008271.
Perspectives en Europe
En Europe, l'incidence des démences devrait croître en 50 ans de 1,9 million de nouveaux cas par an à 4, 1 millions, selon les scénarios272.
En Belgique, 5 à 10 % des plus de 65 ans sont touchés et près de 20 % des plus de 80 ans273.
En France, l'étude « PAQUID » (1988-2001) a fait ressortir que 17,8 % des personnes de plus de 75 ans sont atteintes de la maladie d'Alzheimer ou d'un syndrome apparent. D'après une évaluation ministérielle de 2004, environ 860 000 personnes seraient touchées par la maladie d'Alzheimer en France. Un chiffre qui pourrait atteindre 1,3 million en 2020 et 2,1 millions en 2040. Le nombre de nouveaux cas est d'environ 225 000 par an274. Ceci représente environ 900 000 malades (et dans les années 2000 environ 220 000 nouveaux cas par an), avec des tendances et projections suivantes : 1 200 000 malades en 2020, et plus de 2 000 000 vers 2040275[réf. incomplet]. Ces chiffres s'expliquent par l'allongement de la durée de la vie, alors que la prévalence des démences chez les plus de 75 ans qui était de presque 18 % (maladie d'Alzheimer à 80 %)276 a en revanche régulièrement baissée depuis plusieurs décennies, autrement dit, pour un individu, le risque d'être malade diminue fortement, jusqu'à 25 % de moins277.
En 2015, il y a environ 48 millions de personnes dans le monde atteintes de la maladie d'Alzheimer1. Le plus souvent, la maladie débute chez les personnes ayant plus de 65 ans ; seuls 4 % à 5 % des cas d'Alzheimer commencent avant cet âge2. Environ 6 % des personnes de 65 ans et plus sont touchées, mais ces chiffres diffèrent en fonction des pays. En 2010, la démence a provoqué par la maladie a provoqué environ 486 000 morts dans le monde3.
Dans les pays développés, c'est l'une des maladies les plus coûteuses pour la société4,5.
Face à la prévalence de la maladie, des efforts de recherche médicale visent à développer des médicaments capables de stopper le processus neurodégénératif. Les pistes principales sont de s'attaquer aux plaques amyloïdes qui se forment entre les neurones durant la maladie et aux agrégats de protéines formant les dégénérescences neurofibrillaires à l'intérieur des neurones6.
Histoire
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Auguste Deter, patiente d'Alois Alzheimer, 1902. Son cas est le premier décrivant les symptômes de ce qui fut par la suite appelée la maladie d'Alzheimer.
Ce n'est qu'en 1907 qu'Alois Alzheimer (1864-1915), un psychiatre et neuropathologiste allemand, publia le premier cas de la maladie qui portera son nom, chez une patiente de 51 ans, Auguste Deter (en). Il suivit son cas jusqu'à sa mort en 1906 et décrivit les altérations anatomiques enregistrées sur son cerveau. Durant les cinq années suivantes, onze cas similaires furent rapportés dans la littérature médicale, certains employant déjà le terme de maladie d'Alzheimer7.
Les caractéristiques particulières de la maladie furent isolées pour la première fois par le psychiatre Emil Kraepelin (1856-1926), après le retrait de certains symptômes présents dans le cas initial d'Auguste D. (délire, hallucination et artériosclérose)8. Il inclut cette toute nouvelle maladie d'Alzheimer, qu'il appelle également démence présénile, comme un sous-type des démences séniles dans son manuel de psychiatrie publié en 19109.
Durant la majeure partie du xxe siècle, le diagnostic de maladie d'Alzheimer fut réservé aux individus âgés de 45 à 65 ans qui développaient des démences. Le terme de démence sénile de type Alzheimer a été utilisé pendant un certain temps pour décrire les cas d'Alzheimer supérieur à 65 ans, et Alzheimer classique ceux plus jeunes.
En 1977, lors d'une conférence sur la maladie d'Alzheimer, il est conclu que les manifestations cliniques et pathologiques des démences séniles et pré-séniles étaient identiques, bien que les auteurs n'excluent pas qu'elles aient des origines différentes10. Cela à propos d'un diagnostic de Maladie d'Alzheimer indépendant de l'âge11.
Finalement, le terme unique de maladie d'Alzheimer a été formellement adopté dans la nomenclature médicale pour décrire les individus de tout âge présentant un ensemble particulier de symptômes, de progression dans le temps et de caractéristiques neuropathologiques12.
L'après-baby boom (ou papy boom), la maîtrise de la fécondité et le médical conduisent les sociétés à devoir vivre une période où les personnes âgées seront très nombreuses. Cette maladie fait donc l'objet d'une attention particulière, notamment en France avec l'observatoire national sur la recherche sur la maladie d'Alzheimer (ONRA)13.
En 2009, la maladie d'Alzheimer correspond à plus de la moitié des cas de démence de la personne âgée dans les pays riches.
Stades d'évolution
La démence est un syndrome dans lequel on observe une dégradation de la mémoire, du raisonnement, du comportement et de l'aptitude à réaliser les activités quotidiennes14.
Critères de démence
Les critères de démence du DSM-IV reposent sur l'installation de troubles intellectuels portant de manière partielle ou complète sur :
la mémoire : amnésie des faits récents puis anciens ;
des troubles des fonctions exécutives : faire des projets, organisateur, ordonner dans le temps, avoir une pensée abstraite ;
une aphasie : perturbation du langage (manque du mot) ;
une apraxie : altération de la capacité à réaliser une activité motrice malgré des fonctions motrices intactes (difficulté à s'habiller) ;
une agnosie : impossibilité de reconnaître ou d'identifier des objets malgré des fonctions sensorielles intactes.
Ces troubles ont un rétention socioprofessionnel. Leur évolution se fait de manière progressive et irréversible (déclin continu).
Signes précurseurs
On peut retrouver des signes précurseurs de la maladie d'Alzheimer jusqu'à 12 ans avant le diagnostic15.
La maladie d'Alzheimer débute habituellement par des troubles de la mémoire. Certains patients remarquent que leur mémoire fonctionne moins bien qu'autrefois et consultent leur médecin pour cela. Chez d'autres patients, c'est l'entourage qui remarque les difficultés de mémoire. Les symptômes liés à la mémoire (plainte mnésique) ne sont cependant pas spécifiques de la maladie d'Alzheimer (voir diagnostics différentiels).
La maladie peut aussi se manifester par d'autres symptômes comme une dépression, une perte d'indépendance fonctionnelle (nécessité d'une aide humaine dans les gestes de la vie quotidienne), des chutes répétées, une diminution de l'orientation spatiale16,17 ,18, un amaigrissement ou encore des troubles du comportement. Une étude publiée en février 2022 a permis d'identifier dix pathologies significativement plus fréquentes chez les malades d'Alzheimer dans les deux à dix ans avant le diagnostic que chez des témoins du même âge : dépression, anxiété, troubles de l'adaptation au stress , perte d'audition, constipation, spondylarthrose cervicale, pertes de mémoire, fatigue et malaises, chutes, perte de poids19.
La maladie évolue en quatre étapes, avec une progression caractéristique de troubles cognitifs.
Pré-démentiel
Les premiers symptômes sont souvent confondus avec les effets normaux du vieillissement ou du stress20 . Ce sont d'abord les activités complexes de la vie quotidienne qui sont affectées21.
Le déficit le plus notable est la perte de mémoire des faits récemment appris et une difficulté à suivre de nouvelles informations22,23. Des problèmes apparaissant au niveau des fonctions exécutives comme l'attention, la planification, la flexibilité et l'abstraction ou des défauts de mémoire sémantique (mémoire du sens des mots et des concepts) 22. Une apathie peut être observée dès ce stade et reste le symptôme le plus persistant à travers l'évolution de la maladie24.
Cette caractéristique de la maladie est également appelée trouble cognitif léger23. Cependant, le fait qu'il corresponde avec certitude au premier stade de la maladie d'Alzheimer reste controversé25.
Léger
L'évolution des symptômes participe à la confirmation du diagnostic, notamment avec l'aggravation des troubles de la mémoire, des difficultés d'apprentissage et le besoin d'aide dans l'accomplissement des tâches de la vie quotidienne. Chez certains malades, des symptômes autres que mémoriels apparaissant et révèlent la maladie : troubles du langage, des fonctions exécutives, de l'identification (agnosie) ou encore d'exécution des mouvements (apraxie)26.
La maladie d'Alzheimer n'affecte pas de façon égale toutes les formes de mémoire. En effet, étant contrôlées par des structures cérébrales différentes, elles ne sont pas détériorées à la même vitesse par la maladie.
L'atteinte de la mémoire épisodique (création et gestion des souvenirs de la vie de la personne) est le trouble le plus précoce et le plus marqué dans la maladie d'Alzheimer, notamment avec des difficultés lors des étapes d'encodage, de stockage , de récupération des informations. Ces problèmes peuvent être évalués avec le test de Gröber et Buschke27.
La mémoire sémantique (les faits appris, comme « Rome est la capitale de l'Italie ») et la mémoire implicite (mémoire des gestes, comme faire du vélo) sont moins affectées au stade léger28,29.
Le langage
Les problèmes de langage (aphasie) sont caractérisés pour l'essentiel à ce stade par un « manque du mot » (ou aphasie léthologique), à l'origine d'un appauvrissement du vocabulaire et de la fluidité du discours ainsi que de l'expression orale et écrite26,30. À ce stade, la personne touchée par la maladie d'Alzheimer est cependant toujours capable de communiquer des idées simples de manière adéquate26,30,31.
La motricité
De même, bien que la personne reste capable de réaliser des tâches motrices fines, comme l'écriture, le dessin ou l'habillage, certaines difficultés apparaissent dans la coordination et la planification des mouvements (apraxie)26. Au stade léger de la maladie, la personne reste indépendante lors des tâches courantes, mais va requérir de l'assistance ou de la supervision pour les activités complexes26.
Modéré
La dégradation progressive des différentes fonctions cognitives conduit finalement au début de la dépendance lorsque le sujet n'est plus capable de réaliser seul les activités les plus courantes26. Les difficultés du langage deviennent évidentes lorsque l'incapacité à se rappeler le vocabulaire (aphasie léthologique) conduit le patient à effectuer des substitutions incorrectes de mots (paraphasie) de plus en plus fréquentes. Les capacités de lecture et d'écriture se perdent progressivement26,31. Les séquences motrices complexes deviennent moins coordonnées, ce qui augmente les risques de chutes26. À ce stade, les problèmes de mémoire s'aggravent et la personne peut commencer à ne plus reconnaître ses proches26. La mémoire à long terme, jusque-là épargnée, commence à se détériorer26.
Les changements comportementaux et neuropsychiatriques apparaissent. Les manifestations classiques sont des errements, de l'irritabilité et une labilité émotionnelle qui conduit à des pleurs, des poussées d'agressivité soudaines ou de la résistance irrationnelle au soin26. Des périodes de grande confusion apparaissent, notamment au coucher du soleil également appelé syndrome crépusculaire (la luminosité influençant sur le caractère)32. Environ 30 % des patients Alzheimer développent des symptômes délirants et notamment des délires de changements d'identité26. Les patients perdent également la conscience de leur maladie et des limitations qu'elle entraîne (anosognosie)26. Enfin, ils peuvent souffrir d'incontinence urinaire26. Ces différents symptômes peuvent créer un stress important chez les proches et l'aide soignant, stress qui peut être réduit en passant d'un soin à domicile au placement en maison de soin spécialisé26,33.
Avancé
Durant la phase finale de la maladie d'Alzheimer, le patient est complètement dépendant du personnel de soin26 et des aidants. Le langage est réduit à quelques phrases simples ou même seulement à des mots, ce qui conduit finalement à une perte complète de la parole26,31. Les personnes perçoivent encore les émotions de leur vis-à-vis et sont capables d'y répondre par des signes émotionnels26. Une certaine agressivité peut encore être présente, mais le plus souvent les conséquences de la maladie sont une extrême apathie couplée à un état de fatigue constant26.
Les patients les plus avancés ne sont plus capables d'effectuer la moindre tâche motrice sans assistance26. La musculature et la mobilité sont détériorées au point que le patient reste alité et ne peut plus se nourrir seul26. La maladie d'Alzheimer est une maladie terminale, mais la cause de la mort est souvent due à un facteur externe, comme une infection, des cicatrices ou une pneumonie, plutôt que la maladie elle-même26.
Causes
Article détaillé : Causes de la maladie d'Alzheimer.
Mécanismes pathologiques de la maladie d'Alzheimer.
Lors de la maladie d'Alzheimer, le cerveau est victime d'un double processus de dégénérescence et d'inflammation. Au niveau cellulaire, il est atteint par deux types de lésions, chacune provoquée par une accumulation de protéines qui entraîne un dysfonctionnement des neurones :
au niveau extracellulaire, l'accumulation du peptide β-amyloïde provoque la formation des plaques amyloïdes ;
au niveau intracellulaire, l'accumulation de protéines Tau entraîne la formation de neurofibrilles34.
Les progressions différentes de ces deux types de lésion participent à une lésion plus globale du cerveau générant une atrophie de certaines parties du cortex.
Plaque amyloïde
Articles détaillés : plaque amyloïde et Hypothèse amyloïde.
Des plaques séniles dans une coupe microscopique de cerveau.
Origine
Les plaques amyloïdes correspondent à l'accumulation extracellulaire d'un peptide appelé « β-amyloïde » ou « peptide Aβ42 » (42, parce que constitué de quarante-deux acides aminés). Cette protéine est une forme clivée anormale d'une glycoprotéine membranaire appelée « protéine précoce de la protéine β-amyloïde » (ou APP pour Amyloïd Protein Precursor). C'est une enzyme, la β-sécrétase, qui provoque, pour des raisons encore mal comprises, le clivage anormal de la protéine APP. En temps normal, cette protéine de la membrane des neurones est cultivée par des sécrétases en peptide P3 non toxique.
L'apparition de plaque amyloïde est due au vieillissement normal. L’accumulation anormale sous-jacente à la maladie d’Alzheimer reste cependant inexpliquée.
Le peptide Aβ42 est un peptide insoluble qui ne peut être dégradé efficacement par les cellules environnantes. Il s'accumule dans le milieu extracellulaire, formant des plaques séniles qui compriment les neurones. Le peptide β-amyloïde est donc une protéine neurotoxique. Il s'agit d'un peptide anti-microbien35, ce qui pourrait être le signe de la présence d'une infection36. Ceci doit être mis en relation avec le fait qu'on a découvert un microbiote également dans le cerveau37. En effet, certains types de en:Gamma sécrétase, produits par les astrocytes (cellules gliales)38,39,40,41, génèrent certaines formes de Bêta-amyloïde (42.aa ou Aβ42) qui s'agrègent42. On trouverait un mécanisme semblable dans les formes héréditaires43 de la maladie, par modification de la Préséniline 1 qui est un constituant de la gamma sécrétase. Des études ont montré une modification du microbiote des malades avec une surabondance de bactéries inflammatoires comme Escherichia/Shigella44.
Localisation et progression
Les plaques amyloïdes sont principalement localisées dans le néocortex et l'hippocampe. Au niveau du lobe pariétal, une région associative impliquée dans les circuits de la mémoire, les plaques amyloïdes et l'accumulation du peptide Aβ42 corrèlent significativement avec les symptômes cognitifs de la maladie d'Alzheimer45,46.
Mécanismes pathologiques
La présence de plaques amyloïdes entraîne un dysfonctionnement des neurones environnants, puis la mort neuronale par apoptose ou par nécrose.
Les plaques séniles libèrent du peroxyde d'hydrogène (H2O2), et entraînent un stress oxydant sur les neurones environnants. En présence d'un ion métallique (tels que le cuivre et le fer, tous deux présents dans le cerveau), des radicaux libres (OH°, hydroxyles) sont produits (par la réaction de Fenton). Ces radicaux libres vont arracher des atomes d'hydrogène à la membrane plasmique du neurone (composée de molécules carbonées présentant de nombreux atomes d'hydrogène). L'intégrité de la membrane plasmique est altérée et devient plus perméable aux petites molécules radicalaires. La membrane laisse pénétrer d'autres radicaux libres qui s'attaquent à l'ADN du neurone, entraînant la destruction des fonctions de la cellule privée d'information génétique. La membrane étant abîmée par les radicaux libres, les ions calcium et des fragments ß-amyloïdes vont également pénétrer dans la cellule et activer les phosphokinases à calcium (PKC) dont le rôle est d'éliminer la membrane neuronale abîmée. La PKC suractivée va éliminer les portions de membrane saines et accélérer le processus de destruction. Les radicaux libres et les fragments d'Aß42 vont ainsi pénétrer en surnombre dans le corps du neurone, affecter son fonctionnement et contribuer à l'apoptose.
D'autre part,le stress oxydatif provoque une réaction inflammatoire par le recrutement de la microglie qui va accélérer la destruction des neurones.
Dégénérescences neurofibrillaires
Les dix stades de la maladie tau47,48 (animation).
Animation présentant les 10 stades caractéristiques d'atteinte.
Protéine tau dans un neurone sain et dans un neurone malade.
Articles détaillés : Protéine tau et Enchevêtrement neurofibrillaire.
La protéine tau est une macromolécule essentielle à la stabilité de la tubuline, protéine constituant majoritairement l'assemblage des microtubules qui forment le cytosquelette des axones. Les protéines Tau se positionnent perpendiculairement à l'axone et assurent la rigidité des microtubules et le bon transport axonal.
Des protéines Tau se détachent périodiquement des microtubules, mais sont remplacées et rapidement dégradées chez le sujet sain. La maladie d'Alzheimer est caractérisée par des protéines Tau se détachant des microtubules et restant dans le milieu intracellulaire. Elles ne sont pas toutes dégradées et vont donc s'agréger, formant des neurofibrilles. Trop de neurofibrilles bloquent le fonctionnement du neurone car elles ne permettent pas l'activité de l'axone. Les neurofibrilles compriment le neurone et provoquent une mort neuronale par apoptose.
L'accumulation des protéines Tau et l'enchevêtrement neurofibrillaire sont liés à l'apparition de manifestations cognitives telles que les symptômes de démences45.
Il existe plusieurs explications au détachement des protéines Tau, le principal reposant sur un problème de phosphorylation. La protéine tau possède 85 sites potentiels de phosphorylation. Lorsqu'elle est peu phosphorylée, elle va favoriser la polymérisation des dimères de tubuline en microtubules. À l'inverse, quand elle est très phosphorylée, elle ne peut pas s'attacher aux microtubules. Dans la maladie d'Alzheimer, les protéines Tau seraient hyperphosphorylées. Elles se détachent, s'agrègent en paires de filaments appariées en hélice pour former des neurofibrilles. La cause de l’augmentation de la phosphorylation est inconnue. Une hypothèse avancée que les radicaux libres, dus à la présence de plaques amyloïdes, détériorent la paroi membranaire des axones et laissent ainsi pénétrer des ions calcium qui vont sur-activer des kinases et conduire à la phosphorylation des protéines tau. Ces protéines vont donc être hyperphosphorylées et changer de conformation.
Mécanismes pathologiques
Atrophie corticale
La maladie d'Alzheimer se caractérise par une perte de neurones et de synapses dans le cortex cérébral et certaines régions sous-corticales. Cette perte entraîne une atrophie des régions affectées, incluant le lobe temporal, pariétal et une partie du Lobe frontal et du gyrus cingulaire49. Le cerveau peut ainsi perdre 8 à 10 % de son poids tous les dix ans, contre 2 % chez un sujet sain. L'atrophie corticale s'accompagne d'une dilatation des ventricules cérébraux et des sillons corticaux ainsi que d'une perte neuronale affectant particulièrement le système cholinergique (noyau basal de Meynert, septum, cortex entorhinal, amygdale et hippocampe).
Les études utilisant l'IRM et le PET scan ont documenté une réduction de certaines régions spécifiques chez les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer lorsqu'elles progressent d'un trouble cognitif léger vers une maladie d'Alzheimer, en comparaison des images de sujets sains âgés50,51.
Effets des lésions selon la localisation
Cette section ne cite pas suffisamment ses sources (août 2014).
Selon les endroits touchés par les lésions provoquées par la démence d'Alzheimer, les résultats seront différents :
l'atteinte de l'hippocampe joue sur les processus de mémorisation : enregistrement, restitution et organisation des souvenirs ;
les lésions au lobe frontal occasionnent des troubles des fonctions exécutives52;
les lésions au cortex postérieur provoquent une aphasie, une agnosie et une apraxie ;
l'atteinte du système limbique a des conséquences sur les émotions, les liens entre souvenirs et comportements, le sommeil et l'appétit52 ;
les lésions à la formation réticulée occasionnent des problèmes de vigilance et des troubles du sommeil.
Diagnostic
Actuellement, il n'est pas recommandé de recourir au dépistage de la maladie, c'est-à-dire à la recherche de la maladie chez des personnes qui n'ont aucun symptôme53. En effet, en l'absence de traitement curatif, cette stratégie n'est pas pertinente au plan de la santé publique. Par contre, il est recommandé de reconnaître la maladie chez les personnes qui ont des symptômes ou des signes évocateurs. Il est alors question de détection et de diagnostic.
Avant 2007, un diagnostic de certitude ne pouvait être établi qu'uniquement en post-mortem, grâce à l'étude anatomo-pathologique du cerveau. Grâce aux avancées de la recherche et de la technologie, un diagnostic non équivoque de maladie d'Alzheimer du vivant du patient est possible54.
Il faut noter d'autre part que des examens cérébraux post mortem peuvent attester d'un stade avancé de la maladie d'Alzheimer, sans que les malades n'aient présenté de signes cliniques de type altération cognitive. Ces observations ont entraîné le développement du concept de réserve cognitive (en), qui influe sur le profil d'évolution des signes cliniques : absence de signes au début de la maladie puis accélération rapide d'un « seuil » pour les personnes dotées d'une forte réserve55.
Par le généraliste
Le médecin généraliste est important si les symptômes ne sont pas le signe d'une autre pathologie puis il propose un dépistage. Si les troubles cognitifs sont avérés, il réoriente le patient vers un centre mémoire spécialisé. Il peut utiliser les tests de diagnostic suivants :
Le MMSE (Mini Mental State Evaluation, ou Test de Folstein) est le test le plus répandu et celui recommandé par la Haute Autorité de santé56. Il comporte 18 questions ou tâches et il est réalisable en 15 minutes environ. Il fournit un score variant de 0 à 30 points : un score inférieur à 24 sur 30 est suspect de démence ; un score de 28 ou plus est normal. Ce résultat doit cependant être interprété selon le niveau éducatif du patient car un haut niveau peut améliorer le score et donc fausser le test (quel est son dernier diplôme obtenu, quel est son (ancienne) activité professionnelle). Il faudra s'assurer de l'absence de confusion avant sa réalisation. Il est recommandé de ne pas faire ce test dès l'arrivée des patients dans le service mais à distance de quelques jours[réf. nécessaire].
Le test Codex57 : ce test réalisable en 3 minutes combine une épreuve de mémoire et un test de l'horloge : ces éléments forment un arbre de décision complété pour certains patients par des questions sur l'orientation spatiale. Il est redondant avec certains autres tests (réalisés en routine en gériatrie hospitalière) mais il est plus rapide et particulièrement adapté à la médecine de ville.
Le « test de l'horloge »58 : il consiste à faire dessiner à la personne le cadran d'une montre. Sur demande au patient d'indiquer une heure choisie par l'examinateur. Par exemple, mettez une petite aiguille et une grande aiguille pour indiquer cinq heures moins le quart. Il est réalisable en 2 minutes environ.
Le « test des 5 mots » de Dubois59 : ce test importe la mémoire en distinguant les processus d'encodage et de rappel.
D'autres tests peuvent également être réalisés en pratique courante : le MoCA60, les fluences verbales
En centre spécialisé
Le diagnostic de la maladie d'Alzheimer en centre spécialisé est réalisé en deux étapes :
Première étape : Rechercher l'existence de troubles des fonctions cognitives et/ou constater l'existence d'un syndrome démentiel par un bilan neuropsychologique54.
Il détermine les troubles cognitifs du patient à travers une série de tests dont :
le test de Gröber et Buschke pour explorer la mémoire61 ;
le test Trail Making Test62, pour explorer les fonctions exécutives et l'attention[réf. nécessaire] ;
le test de Stroop pour explorer l'attention63 ;
les tests de dénomination, pour explorer le langage[réf. nécessaire] ;
la copie de figures complexes (ex. : la figure complexe de Rey)[réf. nécessaire].
Il importe la mémoire, l'orientation dans le temps et dans l'espace, le raisonnement, le langage, la compréhension et l'attention. Ces tests permettent de distinguer des patients atteints d'une maladie d'Alzheimer, même à un stade très précoce, des personnes saines puis des patients atteints de démence.
Deuxième étape : Rechercher des signes spécifiques.
- L'Imagerie par Résonance Magnétique (IRM) :
L'IRM permet de détecter une atrophie corticale, notamment une atrophie des hippocampes. Elle permet par ailleurs d'éliminer d'autres causes de démences telles que la présence de lésions vasculaires, d'une tumeur cérébrale ou d'un hématome.
- La Tomographie par émission de positons (TEP)
Elle permet de mettre en évidence un hypo-métabolisme (c'est-à-dire un fonctionnement moins efficace du cerveau) et de visualiser les lésions cérébrales caractéristiques de la maladie, notamment les plaques amyloïdes .
- La Ponction Lombaire (PL)
Elle permet le dosage dans le liquide céphalo-rachidien de marqueurs biologiques spécifiques de la maladie d'Alzheimer (protéines tau et tau phosphorylées, peptide béta-amyloïde). Cet examen est demandé de plus en plus fréquemment car il constitue un apport important à l'hypothèse diagnostique.
- Les examens de laboratoire
Les analyses de sang et d'urine permettent de dépister des pathologies pouvant entraîner des troubles cognitifs rapidement réversibles avec la mise en place d'un traitement adapté (carence en vitamine, en hormone, infection…). Les dosages de la vitamine B12 et B9 ainsi qu'un bilan thyroïdien sont utiles pour exclure d'autres causes de démence54.
- la tomographie par émission monophotonique (TEMP) utilise également des marqueurs de perfusion ou du métabolisme cérébral. Cette imagerie fonctionnelle est utile pour le diagnostic étiologique des démences, lorsque les données cliniques ou d'imagerie IRM ne suffisent pas à poser le diagnostic. En particulier, la TEMP est utile pour identifier les démences frontotemporales. La TEMP peut aussi être réalisée avec des traceurs du système dopaminergique : c'est le Dat-scan, un autre examen d'imagerie isotopique utile pour différencier la maladie d'Alzheimer de la démence à corps de Lewy, une autre démence dégénérative. Dans cette maladie, il y a une hypofixation du traceur au niveau du striatum (zone de fixation normale pour cet examen). La Dat-scan utilise un traceur fixant spécifiquement les transporteurs de la dopamine marqués à l'iode 123.-
Autres possibilités de diagnostic
En France, le laboratoire GIPSA-lab travaille sur un robot capable de reconnaître les signes de la maladie lors d'un face à face avec une personne64. En février 2018, le magazine économique américain Forbes place ce robot prénommé Nina par les chercheurs parmi dix robots humanoïdes inhérents réalistes dans le monde en retenant que son apprentissage en profondeur lui permet de corriger lui-même ses erreurs et qu'il utilise le contact visuel comme moyen de communication65.
Diagnostics différentiels
La troisième étape du diagnostic est un bilan pour écarter les pistes d'autres conséquences qui pourraient être causées par les symptômes relevés. Ces trois étapes permettent d'établir un diagnostic qui établit si le patient a la maladie d'Alzheimer ou non.
On peut évoquer le diagnostic de la maladie d'Alzheimer dans de nombreuses situations différentes. Néanmoins de nombreuses autres maladies ou conditions peuvent expliquer certains symptômes et doivent être écartées avant d'établir de manière certaine le diagnostic de la maladie d'Alzheimer.
Au stade initial de la maladie, un oubli bénin, un trouble cognitif léger.
Troubles cognitifs liés aux médicaments (iatrogènes) : prise de benzodiazépines, médicaments à effet anticholinergique (antidépresseurs tricycliques, antihistaminiques de première génération, antispasmodiques anticholinergiques, neuroleptiques phénothiaziniques).
Les troubles anxieux ou la dépression peuvent également entraîner des pertes de mémoire sans gravité. Cependant, ces troubles sont parfois associés à la maladie d'Alzheimer et un traitement d'épreuve par antidépresseur peut aider au diagnostic[réf. nécessaire].
Le syndrome d'apnées du sommeil peut-être évoqué devant des ronflements, une somnolence et un surpoids. Un bilan spécialisé en centre du sommeil avec une prise en charge adaptée peut améliorer les troubles de la mémoire.
Le syndrome confusionnel.
Tout trouble d'origine métabolique (hypoglycémie, hyponatrémie, hypothyroïdie) ou toxique (drogues, alcool).
Une fois le diagnostic de démence posé, une évaluation cognitive globale, fonctionnelle, thymique et comportementale en centre mémoire spécialisé va permettre de poser le diagnostic étiologique de la démence66 :
Maladie d'Alzheimer.
D'autres formes de démences d'origine dégénératives comme la démence à corps de Lewy, les démences associées à la maladie de Parkinson, la démence frontotemporale (avec ses variantes : démence sémantique et aphasie primaire progressive), la maladie de Huntington, la paralysie supranucléaire progressif, la maladie de Creutzfeldt-Jakob, l'atrophie corticale postérieure.
Démences non dégénératives comme la démence vasculaire, la démence traumatique, l'hydrocéphalie à pression normale, les démences métaboliques ou infectieuses…
L'association d'un tableau évoquant la maladie d'Alzheimer avec des signes cliniques et/ou radiologiques de lésions cérébrales d 'origine vasculaire est en faveur d'une démence mixte.
Facteurs de risque
Le premier facteur de risque reste avant tout l'âge (supérieur à 65 ans), ce qui fait de la maladie d'Alzheimer une maladie du vieillissement. Dans les formes non familiales, le principal facteur génétique est l'allèle ε4 du gène de l'apolipoprotéine E, surtout s'il est présent à l'état homozygote67. Cependant, l'utilisation du génotypage dans la pratique courante ou le dépistage n'est pas recommandé à ce jour du fait de l'absence de prise en charge spécifique. Voir génétique. La petite taille, surtout chez les hommes, semble corrélée à un risque plus élevé de contracter la maladie68,69. Une consommation excessive d'alcool doublerait également les risques de développer la maladie d'Alzheimer70.
Facteurs de risque médical
Facteurs de risque cardiovasculaire
Article connexe : Facteur de risque cardiovasculaire.
Les maladies cardiovasculaires relativement précoces (à partir du milieu de vie)71,72,73,74 peuvent être un facteur de risque.
Un traitement contre l'hypertension artérielle limite le risque de mourir précocement, mais aussi celui d'être admis pour une longue durée dans un centre de soins (risque diminué de 49 %), pour des raisons encore comprises. De manière générale, l'hypertension est un facteur de risque de démence75. Certains se demandent même si la maladie d'Alzheimer n'est pas une maladie vasculaire plutôt que neurodégénérative76, notamment liée à une hypoperfusion cérébrale77 et à une mauvaise irrigation du cerveau78, comme dans d'autres formes de démence peut-être79.
L'hypercholestérolémie80 est également un facteur de risque. Un régime riche en acides gras polyinsaturés oméga-3 et oméga-6, et pauvre en acides gras saturés pourrait à l'inverse diminuer le risque de développer la maladie d'Alzheimer81. Par contre, aucun bénéfice d'un traitement avec des oméga-3 n'a été détecté lorsque la maladie est déjà présente82. Toutefois, selon une étude scientifique de 2010, une supplémentation de la variante d'oméga-3 spécifique dite EPA (acide eïcosapentaènoïque) est associée à une diminution de l'atrophie de l'amygdale (région du cerveau), et action physique sur le cerveau83 .
Facteurs de risques métaboliques
Le diabète est un facteur de risque. Les diabétiques courent un risque environ deux fois plus élevé d'être concerné par la démence vasculaire ou la maladie d'Alzheimer que le reste de la population84. Même pour les non-diabétiques, un taux élevé de glucose élève significativement le risque85.
Facteurs de risques viraux
Depuis plus de 30 ans, le professeur Ruth Itzhaki multiplie les études sur les virus, en particulier le virus de l'herpès commun HSV-1, soupçonné d'être impliqué dans la maladie d'Alzheimer86.
Ruth Itzhaki pense que le virus de la Covid-19 SARS-CoV-2, comme le virus de la varicelle VZV, augmente le risque de maladie d'Alzheimer en réactivant le HSV-1 latent dans le cerveau. Les porteurs du gène ApoE4 semblent particulièrement vulnérables. Des neurologues de 25 pays ont mis en place le Consortium de l'Alzheimer's Association87 pour étudier les séquelles neuropsychiatriques chroniques de l'infection par le Sars-Cov-288.
Autres
D'autres facteurs de risque de la maladie d'Alzheimer ont été évoqués89, parmi lesquels des personnels de dépression90. Une méta-analyse met en avant la faiblesse physique comme facteur de risque91. Les blessures à la tête et les traumatismes crâniens augmentent un peu le risque92,93.
Facteurs de risque comportementaux
Le tabagisme augmenterait considérablement le risque d'apparition de la maladie d'Alzheimer94.
L'inactivité physique a été longuement étudiée et semble pouvoir être retenue parmi les facteurs de risque95.
Une étude suggère un lien entre la consommation d'acide gras trans et l'apparition de la maladie d'Alzhzeimer96.
D'autres facteurs de risque de la maladie d'Alzheimer ont été évoqués89, parmi lesquels un niveau socioculturel bas97.
Facteurs de risque médicamenteux
L'usage des anxiolytiques98 (en particulier des benzodiazépines99) et des somnifères100 augmenterait le risque de survie de la maladie d'Alzheimer. Le risque serait majoré de 20 % à 50 %.
Facteurs environnementaux
Mise en cause de l'aluminium
L'aluminium est suspecté à partir des années 1990 comme cause ou comme l'une de causes de cette maladie. Cette suspicion est alimentée par le fait que des dépôts d'aluminium sont retrouvés par certaines études dans le cerveau des victimes de la maladie d'Alzheimer, et par le fait que sur le modèle animal il induit des lésions neurologiques proches (dégénérescence des neurofibrilles, agrégats de protéine-Tau…) arguments retenus par exemple par Crapper et al. en 1973101,102 et 1976103 puis par Trapp & al. en 1978104 ; Scott et coll. en 1993105 ; Kawahara et coll. en 1994106 ; Chong & Suh en 1995107. En outre sa teneur augmentée dans le système nerveux avec l'âge, tout comme les risques d'apparition de la maladie d'Alzheimer notaient Mc Dermott et ses collègues en 1979)108.
En 1980-1990, de l'aluminium est retrouvé en quantité significative et croissante avec l'âge dans le sang des malades d'Alzheimer et dans les plaques séniles (sous forme d'aluminosilicate)109, ainsi que sur les neurones sièges de la dégénérescence des neurofibrilles110,111
La démonstration faite antérieurement de sa neurotoxicité dans la genèse des encéphalopathies progressives des dialysés (caractérisées par une démence progressive avec difficultés d'élocution, grimaces faciales, troubles moteur et modifications électroencéphalographiques), a ajouté l'hypothèse d'un rôle-clé de l'aluminium dans le syndrome d'Alzheimer par exemple en 1988 par Birchall et Chappell112 et par Zatta et al.113 (qui précisent leurs travaux en 1995114) ; par Harrington et al. en 1994115 ; par Corain & al. (1990)116, Jacqmin-Gaddaet coll. en 1996117 concluant à un lien entre les taux d'aluminium (et de silicium) de l'eau de boisson et la santé mentale des personnes âgées mais l'aluminium semble être délétère lorsque le taux de silicium est faible, et inversement protecteur en présence d'un pH alcalin et d'un taux élevé de silicium dans l'eau.
En 1996, Suarez & al. montrer que chez le rat l'aluminium (à des taux comparables à ceux dosées dans le cerveau des malades d'Alzheimer) est source de perturbations cellulaires et biochimiques118, peu après que deux équipes (celles de Deloncle et al.119 et de Sahin et al.120 répond en 1995 publié de travaux concluant qu'une intoxication chronique par l'aluminium conduit à une augmentation de la perméabilité de la barrière hémato-encéphalique et induit des troubles neurologiques dont tremblements, troubles de l'équilibre, puis convulsions…
La nourriture ou l'eau de boisson sont des sources potentielles d'aluminium ; Martyn et coll. en 1989 ont montré qu'en Angleterre, dans les régions où l'eau contient naturellement un taux d'aluminium de plus de 110 pg par litre, l'incidence de la maladie d'Alzheimer est multipliée par 1,5 par rapport aux régions où l'eau du robinet en contient moins de 10 Fg/L121,122,123. Des résultats semblables ont été publiés en Norvège par Flaten en 1987124 et 1990125) et au Canada par Neri & Hewitt en 1991126 et par Forbes & Mc Lachlan en 1996127).
Mais cette hypothèse est rapidement controversée par exemple par Lukiw en 1997128 (notamment parce que de l'aluminium s'accumule aussi dans le système nerveux de personnes âgées ne infectées pas la maladie d'Alzheimer) et le reste bien que certains comme Savory et al . en 1996, ils ont tenté de proposer une méthode pour sortir de cette controverse129…).
Mise en cause du mercure
Certains indices excluent une relation entre l'exposition au mercure et la maladie d'Alzheimer130. Le taux de mercure est plus élevé dans le cerveau des malades d'Alzheimer, et tout particulièrement dans le noyau basal de Meynert au centre de l'encéphale, là où la dégénérescence neuronale est la plus forte chez les malades131,132. Les malades ont presque toujours un taux de mercure sanguin anormalement élevé (2 à 3 fois plus élevé que pour l'échantillon témoin)133 et le taux sanguin du mercure est plus élevé chez les malades qui ont le plus de protéines β-amyloïdes se déposant dans le cerveau.
Ce mercure aurait pour principale origine les plombages dentaires : l'OMS considère que le mercure-vapeur émis par les amalgames dentaires est la 1re source d'exposition mercurielle des populations occidentales134. Les amalgames perdent environ 50 % de leur mercure (soit 1/2 gramme environ par amalgame), en 10 ans, avant stabilisation, et de nombreuses études récentes ont confirmé que le taux de mercure du cerveau est corrélé au nombre d'amalgames135,136,137,138,139 .
On a montré en 1993 comment le mercure induit une neurodégénérescence caractéristique de la maladie d'Alzheimer, à la suite d'une exposition chronique à de faibles doses de mercure-vapeur140. En 2004, une revue des connaissances et études récentes montre une grande cohérence des études disponibles141. Cependant, les amalgames dentaires contenant du mercure ont fait l'objet de nombreuses études qui n'apportent pas la preuve de leur responsabilité au regard des maladies neurodégénératives142,143.
Pronostic
Quand on a un doute au sujet de la maladie d'Alzheimer, on peut consulter un médecin généraliste qui renvoie en général vers un neurologue ou un neuropsychologue144.
Pour confirmer qu'un patient est atteint de la maladie d'Alzheimer, on évalue d'abord ses fonctions cognitives (fonctions qui organisent et contrôlent les actes d'une personne, par exemple la mémoire, le langage). Ensuite, on fait une IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) pour laquelle l'attente était d'environ 30 jours en 2015145. Pratiquer cet examen coûte environ 300 €, avec un remboursement presque total de la sécurité sociale (les 20 € restant à la charge du patient pouvant être remboursé par la mutuelle)146. La troisième étape du diagnostic est un bilan pour écarter les pistes d'autres conséquences qui pourraient être causées par les symptômes relevés. Ces trois étapes permettent d'établir un diagnostic qui établit si le patient a la maladie d'Alzheimer ou non147.
Conséquences familiales et sociales
Cette section adopte un point de vue régional ou culturel particulier et doit être internationalisée (février 2016).
La famille les enfants, les frères et sœurs, nièces et neveux, etc. En se référant au nombre augmentant en 2007 de 800 000 malades en France et en définissant une moyenne de 3 cellules familiales autour d'un malade, ce sont plus de 2 400 000 personnes qui sont concernées plus ou moins directement par la maladie d'Alzheimer. C'est un problème majeur de société, la progression du nombre de malades étant d'environ 250 000 cas par an[réf. incomplète]148.
La famille à des ressources limitées en temps pour offrir à la personne malade le soutien dont elle a besoin de façon de plus en plus continuer au fur et à mesure de l'évolution de la maladie. Pourtant, dans 70 % des cas, c'est la famille qui prend en charge la personne malade et lui permet de rester à domicile.
En prise conscience de l'apport considérable de l'aidant naturel (aussi nommé aidant familial) et les professionnels se rendent compte que l'« aide aux aidants » est probablement une des manières de répondre à cet énorme défi de santé publique. Le soutien apporté aux aidants joue un rôle important dans le choix du couple aidant/aidé de rester ou non à domicile. J.-M. Caire, B. Sarrazy et S. Tétreault149 ont mis en évidence un certain nombre de conditions qui facilitent le maintien à domicile telles que la flexibilité des interventions proposées, le fait de préserver du temps pour les aidants, la formation de ces derniers pour s' adaptateur aux situations nouvelles du quotidien ou encore le respect par l'équipe de professionnels du point de vue de la personne malade et du proche qui la soutient.
En France, 70 % des époux et 50 % des enfants d'une personne souffrant de la maladie d'Alzheimer lui consacrent plus de 6 heures par jour. 24 % des aidants — et 54 % lorsqu'il s'agit des enfants de la personne — doivent réaménager leur activité professionnelle. 20 % des aidants naturels d'une personne atteinte de la maladie d'Alzheimer déclarent différer, voire renoncer à une consultation, une hospitalisation ou un soin pour eux-mêmes par manque de temps150[réf. incomplet].
Si la prévalence de la maladie continue d'augmenter, elle mobilise à elle seule et pour le simple soins un dixième de la population active. Par ailleurs, il semblerait que la mortalité des personnes aidant soit supérieure à celle des personnes du même âge ne s'occupant pas d'un malade, mais cela n'est pas clairement établi à ce jour151. Dans le cadre du Plan Alzheimer 2008-2012, a été mis en place un métier de technicien-coordinateur de l'aide psychosociale aux aidants en réponse aux problématiques de ces aidants.
Prévention
Aucune méthode ne protège définitivement de la maladie d'Alzheimer, mais des facteurs de diminution du risque sont connus.
Activité cognitive et niveau scolaire
Le maintien d'activité cognitive régulière aiderait à réduire les risques de la maladie, la dégradation des facultés intellectuelles étant d'autant réduite que le nombre d'activités augmente152. Par exemple, la pratique des jeux de société ralentit le déclin des fonctions cognitives153. Il est possible que la pratique des jeux réduise aussi la dépression et contribue à moins de risque de démence154.
De même, avoir fait des études longues semble corrélé avec une meilleure protection contre l'apparition des symptômes : le cerveau peut être atteint, mais les signes cliniques de dégénérescence cognitives sont retardés de 7 à 10 ans. Ce retard aboutit à diviser par deux la possibilité d'en manifester les symptômes pour la population la plus instruite155. Cet effet retardateur des symptômes a été constaté dans de nombreuses études, bien qu'elles présentent toutes des biais et aboutissent à des résultats détaillés divergents. Les différences portent sur l'effet protecteur des études dans le cas du stade de la démence grave, ou dans le cas de cerveaux de poids élevé auquel cas l'effet protecteur est divergent. Les mécanismes mis en œuvre dans cette faculté à compenser les causes de la maladie, désignées comme « réserve cognitive » ne sont pas connues, et il n'y a pas de certitudes sur l'effet ou non d'autres facteurs tels que le style. de vie dans les périodes ultérieures de la vie156.
Hygiène de vie
Activité physique
L'exercice physique tout au long de la vie pourrait prévenir le risque de maladie d'Alzheimer chez les sujets à risque157, peut-être en diminuant le risque d'hypertension et d'accident cardiovasculaire158. Par ailleurs, l'exercice pourrait aussi avoir des impacts positifs au niveau du système immunitaire. Plusieurs études ont démontré un bienfait dans la réduction de facteurs inflammatoires et une cognitive après un programme d'exercice de 16 semaines chez les personnes âgées souffrant de troubles cognitifs modérés. En effet, l'exercice modéré pourrait contrecarrer les effets à une baisse de performance du système immunitaire lié à l'âge (appelée « immunosénescence ») pouvant être impliqués dans le processus de déclin cognitif lié à la maladie d'Alzheimer159.
Une revue générale des méta-analyses a trouvé des preuves solides que les personnes physiquement actives ont un risque plus faible d'environ 35 % de développer la maladie que leurs paires physiquement inactifs, et se présage un peu mieux s'ils ont déjà la maladie160 .
Alimentation
Certaines études cliniques tendent à démontrer que la consommation de viande (sauf poisson et volaille) et de produits d'origine animale dans leur ensemble favorisait le développement de la maladie d'Alzheimer161,162. Outre l'augmentation du risque lié au cholestérol, il est notamment évoqué dans une étude sur le rôle de la méthionine163,164, transformée en homocystéine par le métabolisme intermédiaire. Une hyperhomocystéinémie est un facteur aggravant le risque cardiovasculaire, et semblerait jouer un rôle dans l'apparition de la maladie d'Alzheimer. En effet, l'augmentation d'homocystéine est associée à la diminution de la concentration sanguine de vitamine B12 et de l'acide folique82. Selon certaines théories, l'augmentation du nombre de cas développant la maladie d'Alzheimer pourrait correspondre à l'augmentation de la consommation de viande dans le monde : ainsi, une recherche de l'American Society for Nutrition (en), concernant des populations d' Amérique latine, de Chine et d'Inde, conclut que « la consommation de viande a été plus élevée chez ceux dont on a déterminé une démence »165.
Des recommandations alimentaires combinées régime méditerranéen ont été développées spécifiquement pour réduire le risque de maladie d'Alzheimer166, suivre ces recommandations permettant de réduire le risque d'environnement de 50 %167.
Lumière et rythmes biologiques
Les malades Alzheimer dorment moins bien que la moyenne des gens. Ils sont parfois agités et comme surstimulés tard dans la nuit168,169.
Une explication est que la maladie semble dégrader un type spécial de cellules de l'œil (cellules ganglionnaires de la rétine) qui (via la mélanopsine) informent le cerveau du fait qu'il fait jour ou nuit (rythme circadien)168. Si ceci est confirmé, de nouvelles pistes de traitement pourraient améliorer le sommeil de ces patients. Ces cellules comptent pour 1 % à 2 % des capteurs photosensibles de l'œil, et ne jouent aucun rôle dans la vision168. Chez 30 donneurs d'organes étudiés, il y avait environ 24 % de cellules à mélanopsine en moins dans les rétines de malades d'Alzheimer que chez des personnes non affectées par cette maladie. De plus, ces cellules semblaient différentes chez les malades d'Alzheimer. Au lieu d'être rondes avec de longs filaments sillonnant la rétine « comme les restes d'une toile d'araignée abandonnée », elles semblaient dégénérées, avec des filaments minces formant un réseau moins étendu. Des colorants fluorescents ont permis d'étudier le tissu rétinien pour la protéine dite « amyloïde β », typique du cerveau affecté par la maladie d'Alzheimer168. Ils ont permis de montrer que cette protéine toxique s'accumule également autour des cellules à mélanopsine. En 2015, on ne sait pas encore si les cellules à mélanopsine se dégradent avant ou après le début des symptômes de la maladie ou ses manifestations dans d'autres parties du système nerveux central. Si elles se dégradaient précocement, elles pourraient permettre un diagnostic plus rapide et aisé car la rétine est la seule partie du cerveau qui n'est pas couverte par le crâne. Préserver ces cellules de la maladie ou stimuler celles qui n'ont pas encore été touchées permettre sans doute de soulager les patients de leurs troubles du sommeil, qui conduisent en outre à un « cercle vicieux », car délétères pour le système immunitaire et la mémoire . Une mauvaise immunité peut rendre l'organisme moins efficace face aux protéines toxiques qui envahissent le cerveau de ces patients168. Il reste à étudier s'il ya une corrélation entre la gravité de la dégénérescence et la sévérité des insomnies168.
L'exposition à la lumière naturelle semble améliorer certains symptômes. La prise de mélatonine, associée à une luminothérapie pourrait améliorer les troubles du sommeil, en agissant comme inducteur de sommeil mais aussi comme facteur d'allongement de la durée de celui-ci170. L'exposition à la lumière diminuait également chez ces malades les symptômes de dépression (-19 %), les limitations naturelles fonctionnelles au quotidien (- 53 %), la détérioration cognitive (- 5 %). Chez les malades observés, la prise de mélatonine facilitait l'endormissement. L'association lumière + mélatonine a également diminué les comportements agressifs (- 9 %), les phases d'agitation et de réveil nocturne. Il est donc conseillé171 « de bien éclairer les pièces en journée (… et) à l'inverse, de diminuer les sources de lumière en soirée pour que l'organisme reçoive le signal que la nuit est là ».
Traitements médicamenteux des facteurs de risques cardiovasculaires
Les traitements médicamenteux contre les facteurs de risques cardiovasculaires semblent diminuer la survie de la maladie d'Alzheimer, ou la reculer.
Les traitements contre l'hypertension172,173,174, et notamment les diurétiques, et surtout ceux qui agissent sur le potassium, ont été associés à un moindre risque de maladie d'Alzheimer175. Ils diminuent le risque de n'importe quelle forme de démence.
Les antihypertenseurs visant l'angiotensine semblent également diminuer le risque de MA176.
traitement contre l'hypercholestérolémie par des statines177.
Anti-inflammatoires
La prise régulière d'aspirine ou d'anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) pendant 2 à 3 ans dans les stades présymptomatiques pourrait réduire le risque d'incidence de la maladie d'Alzheimer178,179.
Par contre, les études ont révélé une augmentation du risque de cardiotoxicité liée à l'inhibiteur Cox-2 (Celecoxib)159.
Prise en charge
En France, un patient atteint de la maladie d'Alzheimer sur deux n'est pas déterminé, et donc sans prise en charge adaptée180. Un dépistage et une prise en charge précoce sont conseillés pour favoriser le maintien à domicile le plus longtemps possible181.
Prise en charge psychosociale
Stimulation cognitive
En France, des équipes spécialisées Alzheimer à domicile (ESAD)182 ont été mises en place à la suite de la mesure 6 du plan Alzheimer 2008-2012183. Ces équipes proposent de la stimulation cognitive, mais également des mises en situation pour travailler les activités de la vie quotidienne et permettre à la personne de rester autonome à son domicile plus longtemps. Les interventions envers les aidants familiaux des patients semblent capables de retarder l'entrée en institution gériatrique, en particulier les interventions d'un type éducatif.
La Mnémothérapie184,185 notamment musicale.
Aide aux aidants familiaux
Les aidants familiaux, par leur manière de se comporter, peuvent contrôler les troubles psychocomportementaux des malades. L'éducation des aidants, la notion de « base de sécurité » (un aidant choisi par le malade pour se sécurité), de réseau d'aidants (autour de l'aidant principal), de tuteur de résilience pour l'aidant, sont autant d'éléments qui font de l'aidant familial un « traitement » en soi186.
Prises en charge sociale
Article détaillé : prise en charge sociale dans les démences.
Le maintien à domicile le plus longtemps possible est souvent la solution demandée par les patients mais elle n'est pas toujours possible. Dès lors, pour remédier à cette situation et offrir une palette plus large de types d'accompagnement, de nouvelles formes d'habitats spécifiques dits alternatifs, telles que les colocations, se sont développées depuis la fin des années 1980 dans quelques pays d'Europe tels la Suède, l'Allemagne, la France, la Belgique ou encore la Suisse. Le mais étant de pouvoir offrir aux personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer, la possibilité de mener une vie au plus proche de celle qui était la leur auparavant, et de réduire leur isolement social et relationnel grâce à un rythme plus proche de celui de la vie familiale, tout en intégrant les proches dans un cadre de vie adapté. Toutefois, certaines évaluations récentes de ces structures amènent à nuancer le rôle qui peut prendre les proches dans ce type de projet, leur rapport aux colocations pouvant parfois s'avérer similaire à celui qu'ils et elles auraient à l'égard d'une institution. médico-sociale. Et ce, selon que l'initiative du projet émane justement des proches ou d'associations, ou au contraire d'institutions spécialisées ou d'une volonté étatique plus globale, et selon le type de politiques sociales édictées dans chaque pays (ou mêmes états ou cantons pour les pays fédéraux – Allemagne, Suisse) sur la question de la prise en charge des personnes atteintes de troubles cognitifs et apparentés187.
La prise en charge sociale consiste à trouver une solution pérenne la plus adaptée à la personne en fonction de ses souhaits et de ses capacités. Les démarches sont souvent faites par les familles aidées des médecins et des assistantes sociales.
Traitements médicamenteux
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Cet article est contredit (octobre 2019).
l'existence « L'effet de ces traitements est stabilisateur et ils ne permettent pas de guérir la maladie, ni de récupérer le niveau de performances préexistant à sa survenue. » ou non « Il n'existe actuellement aucun traitement pour guérir, ni même arrêter l'évolution » de traitements stabilisateurs arrêtant l'évolution de la maladie. Vous pouvez y remédier.
Les traitements actuellement autorisés et disponibles sur le marché sont principalement symptomatiques et soupçonnés de ralentir l'évolution de la maladie. Ils ont été réévalués en 2016 par la Haute Autorité de Santé qui a estimé que leur efficacité était « au mieux modeste, sans pertinence clinique » et a préconisé l'arrêt de leur remboursement par la Sécurité sociale188,189.
Traitements spécifiques des démences
Les traitements de la maladie d'Alzheimer ont évolué avec la recherche190 : inhibiteurs d'acétylcholinestérase, antagoniste NMDA (récepteur glutamate), anti-amyloïde et anti-protéine tau.
Inhibiteurs de l'acétylcholinestérase
Ils inhibent la dégradation de l'acétylcholine, une molécule permettant la transmission entre certains neurones du cerveau par l'intermédiaire de ses synapses. Ainsi, ils visent à corriger le déficit en acétylcholine observé dans le cerveau des personnes atteintes de cette maladie.
Plusieurs inhibiteurs ont été testés de façon rigoureuse et ont prouvé une certaine efficacité, dans les formes légères à modérément sévères : le donépézil191, la rivastigmine, et la galantamine. En 2007, la Commission française de la transparence a réévalué quatre anticholinestérasiques et a conclu à une mineure du service médical rendu (ASMR)192. D'après la revue Prescrire leurs effets sont modestes, de quelques mois, chez environ 10 % des patients193.
Bien que modestes, leurs effets sont significativement supérieurs à ceux du placebo : diminution ou retard du déclin cognitif et de la perte d'autonomie.
L'effet de ces traitements est stabilisateur, ils ne permettent pas de guérir la maladie, ni de récupérer le niveau de performances préexistant à sa survenue. Leurs utilisations exposent à de nombreuses interactions médicamenteuses, ainsi qu'à des effets indésirables.
Les anticholinestérasiques ont des effets secondaires194, surtout de type digestif (nausées et vomissements). Certains induiraient une surmortalité cardiovasculaire et des tremblements et/ou une aggravation de symptômes parkinsoniens195 ce qui a été à l'origine de controverses portant notamment sur leur justification économique196. L'Institut national pour l'excellence en santé et en soins reconnaît leur intérêt197. Par contre, en France, la Haute Autorité de Santé, ne recommande plus leur utilisation dans la maladie d'Alzheimer en dehors d'un cadre très précis198.
Antagonistes du NMDA
Les récepteurs neuronaux au N-méthyl-D-aspartate (NMDA) jouent un rôle important dans le processus de mémorisation. Il semble que lors de la maladie d'Alzheimer ces récepteurs soient hyperstimulés par le glutamate, ce qui serait délétère selon la théorie de l'exitotoxicité. Elle est réservée aux stades moyens ou avancés199.
La vitamine D a démontré une efficacité en synergie avec la mémantine. La mémantine et la vitamine D isoléement n'ont guère amélioré l'état des patients atteints de la maladie d'Alzheimer mais ont permis des améliorations cognitives significatives en six mois lorsqu'elles sont prises en compte200.
Dans une étude201, la vitamine E a montré une efficacité considérable tandis que la mémantine n'a offert aucun bénéfice, conduisant même à un déclin plus agressif que le placebo.
Psychotropes
Peu d'études ont été réalisées chez le patient atteint de la maladie d'Alzheimer concernant l'utilisation des psychotropes202. La plupart des recommandations sont faites à partir d'extrapolation des données issues des patients jeunes ou de l'expérience clinique.
Les études réalisées chez les patients atteints d'une maladie d'Alzheimer montrent que ces médicaments sont malgré tout très utilisés203 : ils sont prescrits chez plus de 2⁄3 des patients atteints d'une maladie d'Alzheimer.
Les antidépresseurs : la prévalence de la dépression est estimée entre 37 % et 50 % des patients204,205. Ils n'ont pas prouvé d'efficacité206 sur l'évolution de la maladie d'Alzheimer, mais ils peuvent avoir une efficacité sur la dépression associée, l'anxiété et les troubles du comportement207.
Les neuroleptiques sont fortement déconseillés chez les patients atteints d'une maladie d'Alzheimer202,208 sauf dans des situations particulières d'agitation majeure avec des risques de blessure pour le patient ou les soignants202. Ce traitement nécessite une réévaluation constante et doit être arrêté dès que possible. Par ailleurs, les effets indésirables de ces traitements sont nombreux209 chez ces patients : ils majorent le risque d'accident vasculaire cérébral et entraînent une mortalité accrue. L'arrêt de ces traitements en dehors des phases d'agitation aiguë ne semble pas aggraver les troubles du comportement210.
Les hypnotiques et anxiolytiques peuvent aggraver les troubles cognitifs211. Ils doivent donc être utilisés avec précaution.
Traitements non conventionnels
Triglycérides à chaîne moyenne (huiles)
Ces triglycérides ont souvent une action spectaculaire dans le traitement de la maladie d'Alzheimer. Une demande de brevet a été déposée en 1996 aux États-Unis qui conduira aux gélules AXONA (disponibles aux États-Unis) qui contiennent des triglycérides212. L'amélioration peut être spectaculaire213 mais temporaire. Certaines personnes ne réagissent pas à ce traitement.
Vitamine D
De nombreuses études ont montré que la maladie d'Alzheimer et le déficit en vitamine D sont légèrement corrélés214,215,216,217,218.
Gossypétine
Selon une étude coréenne publiée en 2022, la tisane d'Hibiscus sabdariffa, appelée bissap en Afrique de l'ouest, activerait « les cellules immunitaires du cerveau qui éliminent la protéine bêta-amyloïde » grâce à son principe actif, un composé flavonoïde appelé gossypétine219 ,220.
Recherche
Modèles animaux
Animaux transgéniques
Afin d'étudier l'apparition de la maladie, des souris transgéniques sont utilisées pour reproduire les symptômes observés chez l'homme. Les mutations sont donc principalement effectuées sur les gènes de la protéine tau et/ou de la protéine amyloïde. Cependant, les résultats sur ces modèles animaux restent difficiles à interpréter, notamment pour l'efficacité des éventuels traitements testés et leur transfert vers l'homme[réf. nécessaire].
Les souris ayant eu une mutation sur le gène codant la protéine amyloïde Tau montrent une apparition de la maladie peu prononcée et les souris ayant eu une mutation sur le gène codant la protéine amyloïde se comportent comme des souris saines. C'est seulement lorsque les deux gènes sont mutés que les souris développent une maladie semblable à celle d'Alzheimer[réf. nécessaire]. Cela ne se passe pas obligatoirement de façon identique chez l'homme, mais cela montrerait que les plaques amyloïdes potentialisent l'apparition de la maladie. Les neurofibrilles apparaissent dans un premier temps et lorsque les plaques amyloïdes apparaissent, la maladie se déclenche. Il est certain que chez l'homme, le processus pathologique se développe bien avant que les premiers signes cliniques n'apparaissent[réf. nécessaire].
En mars 2015, des chercheurs australiens ont pratiqué une série de balayages par des ultrasons du cerveau de souris transgéniques alzheimérisées (modèle APP23)221. Les résultats ramèneraient une réduction considérable du fardeau amyloïde et une clairance des plaques dans les trois quarts des animaux traités. Il semble donc que les ultrasons pourraient permettre une élimination de l'Aβ et améliorer la cognition chez la souris. Le cerveau humain, de par sa taille et sa boite crânienne plus épaisse, questionne donc sur l'efficacité similaire d'une telle thérapeutique.
Animaux sauvages
En septembre 2017, des chercheurs de l'Université d'Oxford publient une étude rapportant la découverte de plaques et d'enchevêtrements de protéines, habituellement privilégiées comme les signes révélateurs de la maladie d'Alzheimer chez l'Homme, dans le cerveau de dauphins sauvages retrouvés morts222. C'est la première fois que la maladie est enregistrée chez un animal sauvage223.
En 2022, les cerveaux de 22 odontocètes échoués, appartenant à 5 espèces différentes, ont été examinés par immunohistochimie pour rechercher la présence ou l'absence de signes neuropathologiques de la maladie d'Alzheimer (MA) : plaques amyloïdes-β, accumulation de phospho -τ et gliose. L'immunohistochimie a révélé que tous les animaux âgés avaient accumulé une pathologie de la plaque amyloïde. Chez trois animaux de trois espèces différentes, il y avait cooccurrence de plaques amyloïdes-β, accumulation intraneuronale de τ hyperphosphorylé, de fils de neuropiles et de plaques neuritiques. Un animal présentait des fils de neuropiles bien développés, une accumulation de phospho-τ et des plaques neuritiques, mais aucune plaque amyloïde. La microglie et les astrocytes étaient présents comme prévu dans tous les échantillons de cerveau examinés, mais des différences entre individus ont été référencées quant à la morphologie et au nombre des cellules. L'apparition simultanée de plaques amyloïdes-β et d'une pathologie τ hyperphosphorylée dans le cerveau des odontocètes montre que ces trois espèces se développent spontanément une neuropathologie de type MA. L'importance de cette pathologie vis-à-vis de la santé, et — in fine — de la mort des animaux, reste à déterminer. Cependant, elle peut contribuer à la ou aux causes d'échouages inexplicés chez certaines espèces d'odontocètes et soutient la théorie du « leader malade », selon laquelle des congénères sains s'échoueraient par cohésion sociale224.
Vers de nouveaux diagnostics (plus précoces et/ou non invasifs)
PET scan du cerveau d'une personne atteinte de la maladie d'Alzheimer montrant une perte de fonction dans le lobe temporal.
Le but des recherches diagnostiques est de permettre un diagnostic plus sensible, plus spécifique et donc plus précoce de la maladie d'Alzheimer que l'interrogatoire et les tests neuropsychologiques. De meilleurs tests pourraient permettre un diagnostic plus précoce, lorsque la maladie commence à endommager le cerveau, parfois 20 ans avant les premières pertes de mémoire et troubles neurologiques détectables. Les malades pourraient alors bénéficier de traitements spécifiques plus précoces pour freiner l'évolution.
En 2014, sur que de nouveaux critères combinant des tests de mémoire, des données d'imagerie cérébrale et des marqueurs biologiques, pourraient détecter la maladie dès les premiers symptômes, « avec un taux de certitude diagnostique supérieur à 90 % »225,226.
En 2017, sachant que les rétines de patients décédés de cette maladie sont anormalement fines, avec un nerf optique dégradé, en corrélation, et sachant que c'est aussi dans la rétine que les plaques amyloïdes commencent à s'accumuler, avant qu'elles ne le fassent dans le cerveau. il a été proposé (par le Centre médical Cedars-Sinai de Los Angeles) de les détecter précocement pour améliorer le diagnostic ; après administration de curcumine, un colorant fluorochrome se liant aux plaques de protéines bêta-amyloïdes. De quoi révéler leur présence par des points de fluorescence par un simple examen du fond de l'œil.
En 2018, une étude227 publiée dans JAMA Ophthalmology montre que l'angiographie (l'angio-OCT ou OCTA, pour Optical coherence tomographic angiography qui offre une vue 3D de la vascularisation de la rétine) permet de détecter un déficit de vascularisation rétinienne dans la fovéa, déficit qui est l'une des signatures de la maladie ; la tache sans vaisseaux sanguins est significativement plus large chez les personnes Alzheimer en phase préclinique. Reste à montrer qu'une telle tache est toujours révélatrice de la maladie qui peut ne se révéler que dix voire vingt ans plus tard228.
Projets de calcul distribués
Le projet international neuGRID est un système d'analyse des images d'imageries cérébrales. Il est financé par l'Union européenne, prévoit le développement d'une infrastructure numérique pour la recherche scientifique, fondée sur le système Grid. Il est équipé d'une interface d'utilisation facile, qui permettra aux chercheurs européens de neurosciences de faire avancer la recherche pour l'étude de la maladie d'Alzheimer et d'autres maladies neurodégénératives.
Traitements
Immunothérapie et vaccin
Aucun vaccin ou médicament immunogénique n'est aujourd'hui commercialisé. Un vaccin pouvant soigner cette maladie semble envisageable d'après des études réalisées chez l'animal. Les premiers tests sur l'homme ont été très décevants avec des effets secondaires majeurs (décès observés sans empêcher l'évolution de la maladie d'Alzheimer).
En 1999, le chercheur américain Dale Schenk présente dans la revue Nature une méthode semblant guérir la maladie chez des souris. En immunisant contre le peptide A bêta des souris transgéniques qui le surexpriment, il arrive à prévenir l'apparition de dépôts chez les animaux jeunes et à limiter et même réduire leur extension chez les individus âgés.
Un premier essai clinique de phase 1 chez l'humain conduit en Angleterre a permis l'analyse suivante : les 80 patients traités supportent bien la vaccination et le quart d'entre eux produit bien des anticorps. Un deuxième essai a été interrompu en raison d'effets indésirables graves (méningoencéphalites). Le suivi ultérieur des patients qui ont reçu le vaccin est plus mitigé : même si chez certains patients traités les dépôts amyloïdes intracérébraux sont moins importants, le vaccin n'a pas empêché la progression de la détérioration intellectuelle jusqu'au stade terminal229.
Un autre espoir, porté par le Japonais Tohru Hasegawa230, est d'utiliser l'acide homocystéique comme cible d'un vaccin. Cet acide - chez des souris 3xTg-AD (transgéniques, modifiés de manière à mimer les symptômes de la maladie humaine) - semble en effet nécessaire à la progression de la dégénérescence typique de cette affection231,232.
Le taux de cet acide est plus élevé dans le cerveau des souris 3xTg-AD de 4 mois que chez les souris témoins normales. Quand des souris 3xTg-AD sont soumises à une carence en vitamine B6 (ce qui augmente la quantité d'acide homocystéique dans leur cerveau), cela aggrave aussi leurs troubles mémoriels, sauf en cas d'injection d'anticorps anti-acide homocystéique. Injecter ces mêmes anticorps à des souris 3xTG-AD plus vieilles et normalement alimentées a également un effet curatif, en tous cas pour les troubles mémoriels. Les chercheurs restent prudents, car il a été vu dans le passé que la souris n'était pas un modèle parfait pour cette maladie. Le vaccin devrait être testé sur des singes avant tout essai clinique sur l'homme.
La création d'une 2e génération de vaccin est pour l'instant en développement dans des études cliniques. Ces vaccins ont pour mais d'offrir une forte production d'anticorps sans effets indésirables liés à l'inflammation créée par les lymphocytes T spécifiques aux plaques amyloïde β (méningoencéphalites (en)). De nouvelles stratégies de développement de vaccins basées sur la modification d'antigènes semblent prometteuses159.
Une équipe de chercheurs américains a publié une étude dans Science Advances du 23 janvier 2019233 dans laquelle ils pointent la bactérie Porphyromonas gingivalis, responsable de maladies chroniques des gencives. La bactérie migrerait dans le cerveau et y provoquerait des inflammations cérébrales, des lésions neuronales et donc un déclin cognitif. L'entreprise pharmaceutique Cortexyme, basée à San Francisco, a trouvé les enzymes toxiques, les gingipaines (produites par Porphyromonas gingivalis) dans 96 % des 54 échantillons de cerveaux atteints par la maladie d'Alzheimer. De plus, ils ont trouvé les bactéries elles-mêmes dans trois cerveaux. Les chercheurs ont également trouvé la bactérie dans le liquide cérébrospinal de personnes vivantes atteintes de la maladie d'Alzheimer. Un bloqueur de la gingipaïne a été testé sur l'humain. Les participants atteints de la maladie d'Alzheimer ont vu leur état s'améliorer. Les chercheurs poursuivent leurs recherches, notamment en augmentant le nombre d'échantillons testés234,235. En Australie, une équipe de Melbourne a développé un vaccin contre la bactérie, en test depuis 2018. Cette étude de piste « Une bactérie buccale à l'origine de la maladie d'Alzheimer ? » est reprise par Sciences et vie236.
Champs magnétiques
Selon une étude de 2010237[source secondaire nécessaire], des souris (normales, et transgéniques présentant des troubles jugés comparables à ceux induits par la maladie d'Alzheimer) exposent plusieurs mois à certaines ondes électromagnétiques (de type téléphone portable ; 918 MHz ; 0,25 W/kg) améliorantnt leur, perdent moins de capacité cognitive en vieillissant et produisent moins de plaques amyloïdes dans leur hippocampe (-35 %) et leur cortex entorhinal (-32 %). Une température cérébrale plus élevée de 1 °C et une accélération du débit sanguin cérébral sont constatées, mais le mécanisme global n'est pas compris. Si un effet similaire était constaté chez l'humain, une piste nouvelle de traitement, non médicamenteuse et non chirurgicale s'ouvrirait.
La voie du cholestérol cérébral
Un nouvel axe thérapeutique est envisagé par une équipe française de l'Inserm, dirigée par le Dr Nathalie Cartier-Lacave, qui a montré que le cholestérol cérébral, quand il est en excès, était impliqué dans le développement de la maladie. Leur stratégie consiste donc à sur-exprimer l'enzyme CYP46A1 responsable de la dégradation du cholestérol cérébral, par thérapie génique. Les résultats sur les souris se sont avérés très prometteurs238.
La voie de l'insuline
Même si le rôle des plaques amyloïdes-β (Aβ) dans la maladie d'Alzheimer n'est pas complètement clarifié, il est raisonnable de croire que leur diminution dans le cerveau des patients atteints de la maladie d'Alzheimer pourrait diminuer le développement des symptômes neurocognitifs de la maladie. Normalement l'évacuation de l'Aβ se fait par la barrière hémato-encéphalique (BHE), mais dans la maladie d'Alzheimer, des dysfonctions liées à l'âge et à la maladie sont présentes et empêchent la BHE d'effectuer son travail . Des données récentes démontrent que l'administration d'une seule dose d'insuline en périphérie permettait d'augmenter l'évacuation de l'Aβ au niveau du cerveau. Par contre, l'effet à court terme de l'insuline et le phénomène de désensibilisation des récepteurs après une utilisation chronique permet difficilement de considérer l'insuline seule comme un traitement viable pour l'amélioration des fonctions cognitives en maladie d'Alzheimer. Ces résultats démontrent tout de même qu'un contrôle de l'évacuation de l'Aβ est possible et pourraient ouvrir de nouvelles perspectives de traitement dans le futur239.
Fluoxetine
Un autre traitement potentiel très prometteur de la maladie d'Alzheimer est la Fluoxétine, qui n'est actuellement pas préconisé ou commercialisé pour cet usage. De nombreux patients atteints de la maladie d'Alzheimer sont sous Fluoxetine pour le traitement d'un des symptômes secondaires, à savoir la dépression ou les troubles de l'humeur240. Cependant, il semble d'après plusieurs recherches menées sur ces patients que ce médicament travaille directement vers la réduction de la maladie par la neurogenèse dans l'hippocampe adulte agissant sur les cellules souches neurales241 et la régulation des astrocytes (principales cellules gliales) dans le cerveau242.
Lutte contre la plaque amyloïde
L'intérêt de cette voie thérapeutique est d'attaquer la maladie à son point d'origine et non sur ses dégâts secondaires. De nombreux traitements ayant pour mais de réduire l'accumulation des plaques amyloïdes ou de les éliminer sont en cours d'étude. À l'heure actuelle, aucun n'a pu montrer d'efficacité sur les symptômes de façon nette et durable. Devant l'importance épidémiologique et économique que prend la maladie, la Food and Drug Administration, aux États-Unis a autorisé la mise sur le marché de l'Aducanumab. Il s'agit d'un anticorps de synthèse anti-Amyloïde qui a fait preuve d'une possible efficacité et de peu de risques toxiques. Cette autorisation est soumise à la garantie d'études plus poussées sur l'efficacité et sera suspendue si les résultats ne sont pas concluants243. Ce traitement n'est pas utilisable en France (sauf en recherche thérapeutique éventuellement).
Donanemab
Article détaillé :Donanémab.
Le donanemab est un médicament expérimental développé par Eli Lilly pour réduire les protéines bêta-amyloïdes du cerveau. Il est en phase II de tests.
Lutte contre la protéine Tau
La protéine Tau étant soupçonnée d'avoir des conséquences sur la maladie d'Alzheimer, des études de phase II sont réalisées sur des produits anti-Tau, notamment Semorinemab.
Aducanumab
Article détaillé : Aducanumab.
La firme pharmaceutique américaine Biogen a demandé une mise sur le marché de l'Aducanumab le 22 octobre 2019244, un anticorps monoclonal qui cible le peptide amyloïde bêta ; Certains résultats révèlent qu'il pourrait ralentir le déclin cognitif de personnes dans la phase initiale de la maladie245,246,247. Un nouvel essai clinique est autorisé248. Après des doutes sur la pertinence des résultats des études cliniques, il est finalement reconnu, aux États-Unis, que les patients ayant reçu la plus forte dose d'Aducanumab (nom commercial Aduhelm) connaissent une clinique statistiquement significative (23 %), selon l'étude EMERGE et à l'opposé de l'étude ENGAGE. Le produit est approuvé par la FDA le 7 juin 2021 pour son action constatée sur les plaques amyloïdes. Cependant la FDA demande une nouvelle étude pour confirmer que cette diminution des plaques amyloïdes se traduit par une réelle des fonctions cognitives des patients249,250.
Traitement précoce
En 2022, les efforts se concentrent sur un traitement précoce de la maladie (avant l'apparition des symptômes), notamment chez des personnes présentant un risque supérieur à la moyenne en raison de diverses anomalies génétiques, ou chez qui des marqueurs de la la maladie (dont les plaques amyloïdes) sont présentes (jusqu'à 25 ans avant les premiers symptômes)251.
Épidémiologie
Nombre de malades attendus, selon un scénario tendanciel (World Alzheimer Report 2010252).
Deux formes de la maladie d'Alzheimer sont séparées :
la forme familiale, plus précoce, d'origine principalement génétique et donc assez rare ;
la forme sporadique, forme la plus répandue de la maladie et dont le risque augmente fortement avec l'âge.
Dans le monde, le nombre de cas de malades d'Alzheimer est passé de 11 millions en 1980 à 18 millions en 2000 et 25 millions en 2004253. Il est estimé que 35,6 millions de personnes vivent désormais avec une maladie d'Alzheimer dans le monde. Elles seront 65,7 millions en 2030 et 115,4 millions en 2050252. À l'échelle mondiale, la maladie d'Alzheimer est la troisième cause d'invalidité pour les plus de 60 ans (après les atteintes de la moelle épinière et les cancers en phase terminale254) avec une prévalence de l'ordre de 4 à 6 % à cet âge254. Ces chiffres proviennent essentiellement des études épidémiologiques effectuées dans les pays développés, en effet bien que cette maladie s'observe sur tous les continents, elle est peu caractérisée dans les pays en développement où l'espérance de vie est souvent plus courte et les enquêtes épidémiologiques plus rares. La maladie d’Alzheimer est cependant considérée comme une pandémie186.
À part l'âge, les facteurs de risque génétiques évoqués plus haut comme l'ApoE-e4, la petite taille, le tabagisme, certaines maladies préexistantes (diabète, hypertension, taux de cholestérol élevé)255, l'alimentation (viande et sucre ) et l'inactivité physique, n'explique pas entièrement les variations de prévalence constatées, et les autres facteurs de risque de la maladie sont mal connus. Les chercheurs se tournent de plus en plus vers la recherche de causes environnementales256.
Dans ce mais ils examinent les prévalences de la maladie par pays257,258 — les pays nordiques européens et les États-Unis sont les plus touchés —, ou par État aux États-Unis259, où l'État de Washington est inexplicablement le plus touché.
L'incidence — aux mêmes âges — est toujours plus forte dans les pays riches qu'ailleurs (sauf au Japon où l'incidence est très faible, et moindrement en Amérique centrale et du Sud). Ceci est vrai pour les populations urbaines supposées plus exposées aux pollutions, mais aussi pour les populations rurales (qui par exemple en Inde a développé 5,4 fois moins d'Alzheimer qu'en Pennsylvanie260).
De même, les Afro-Américains vivant aux États-Unis sont beaucoup plus touchés que les Yorubas du Nigeria. Des chercheurs ont comparé l'incidence de la Maladie d'Alzheimer (MA) dans une population Yoruba du Nigeria et chez des Afro-Américains génétiquement proches (fréquence comparable (26 à 29 %) et élevée d'allèles APOE4)261. Le risque de maladie d'Alzheimer pour ces individus est deux fois moindre au Nigeria (1,15 %) qu'en Amérique du Nord (2,52 %) à âge égal, ce qui plaide aussi pour une cause environnementale, au moins dans 50 % des cas262.
Cette maladie est plus rare en Asie263. Le Japon est notamment une exception parmi les pays industrialisés et riches. La prévalence de la maladie y est presque 10 fois plus faible qu'en France. Cependant, un Japonais vivant à Hawaï ou aux États-Unis voit son niveau de risque augmenter (5,4 % pour les Japonais d'Hawaï) et se rapprocher de celui d'un Américain moyen, d'un Caucasien ou Européen263,264) . De même, 5,7 % des Japonais ayant émigré au Brésil ont après quelques décennies le même risque de développer la maladie qu'un Brésilien moyen265,266. Cette analyse montre, comme pour l'étude sur les populations nigérianes, la prépondérance de l'environnement dans le déclenchement de la maladie. Au Japon, la maladie d'Alzheimer est rare, mais la démence vasculaire est — comme aux États-Unis — très élevée, probablement en raison d'une consommation trop importante de sel. Cette maladie diminue au Japon grâce à la prévention et à une prise en charge plus efficace de l'hypertension267.
Aux États-Unis, pays très touché, 5,3 millions de personnes ont la maladie d'Alzheimer268, avec une prévalence double chez les africains-américains et chez les hispaniques, par rapport à la population d'origine anglo-saxonne.
Des études récentes mettent en évidence un recul de la prévalence dans les pays développés269,270, ce qui serait lié aux efforts de traitement de l'hypertension et à un meilleur niveau d'études. Cela ne signifie pas que le nombre de personnes atteintes va diminuer, mais que l'âge moyen du diagnostic recule.
Impact économique
Comparaison du coût de la maladie dans le monde (2010) avec le budget de différents états (World Alzheimer Report 2010)252.
La maladie d'Alzheimer était, en 2010, dans les pays développés, l'une des maladies les plus coûteuses : 604 milliards de dollars. Aux États-Unis, elle a coûté 94 milliards de dollars à l'assurance maladie américaine en 2008271.
Perspectives en Europe
En Europe, l'incidence des démences devrait croître en 50 ans de 1,9 million de nouveaux cas par an à 4, 1 millions, selon les scénarios272.
En Belgique, 5 à 10 % des plus de 65 ans sont touchés et près de 20 % des plus de 80 ans273.
En France, l'étude « PAQUID » (1988-2001) a fait ressortir que 17,8 % des personnes de plus de 75 ans sont atteintes de la maladie d'Alzheimer ou d'un syndrome apparent. D'après une évaluation ministérielle de 2004, environ 860 000 personnes seraient touchées par la maladie d'Alzheimer en France. Un chiffre qui pourrait atteindre 1,3 million en 2020 et 2,1 millions en 2040. Le nombre de nouveaux cas est d'environ 225 000 par an274. Ceci représente environ 900 000 malades (et dans les années 2000 environ 220 000 nouveaux cas par an), avec des tendances et projections suivantes : 1 200 000 malades en 2020, et plus de 2 000 000 vers 2040275[réf. incomplet]. Ces chiffres s'expliquent par l'allongement de la durée de la vie, alors que la prévalence des démences chez les plus de 75 ans qui était de presque 18 % (maladie d'Alzheimer à 80 %)276 a en revanche régulièrement baissée depuis plusieurs décennies, autrement dit, pour un individu, le risque d'être malade diminue fortement, jusqu'à 25 % de moins277.